Après deux jours de garde à vue à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), le jeune homme de 27 ans était ressorti du bureau des juges avec des mises en examen pour « violences en réunion », « immixtion dans l’exercice d’une fonction publique », « port public et sans droit d’insignes réglementés », « recel de détournement d’images issues d’un système de vidéoprotection » et « recel de violation du secret professionnel ».
Devoir citoyen
L’affaire avait démarré le 18 juillet, lorsque le quotidien Le Monde avait publié des images montrant M. Benalla et un employé de La République en marche, Vincent Crase, en train de rudoyer un couple sur la place de la Contrescarpe, lors d’un rassemblement de manifestants du 1er Mai qui avait dégénéré dans le Quartier latin. Les deux hommes, qui participaient en tant qu’« observateurs » à l’opération de maintien de l’ordre, avaient ensuite remis le couple à la police pour interpellation. Sur les images, Benalla est filmé, casque sur la tête, en train d’empoigner la jeune femme et de frapper son compagnon au thorax et à la tête. Des gestes dont il a minimisé la violence, affirmant avoir agi par « devoir citoyen » pour aider à arrêter « les deux personnes les plus virulentes » du groupe.
Le 10 août, l’information judiciaire a été étendue à d’autres possibles violences de Benalla, un peu plus tôt dans la journée au jardin des Plantes, des faits sur lesquels il n’a pas encore été interrogé et pour lesquels il n’est pas mis en examen à ce stade. Les enquêteurs cherchent également à savoir comment des images vidéo de la préfecture illégalement transmises à M. Benalla le 18 juilllet se sont retrouvées sur les réseaux sociaux, diffusées par le compte Twitter @frenchpolitic, un soutien affiché du mouvement présidentiel.