Alain Juppé aidera «sans ambiguïté» Nicolas Sarkozy… «s’il est candidat…»

Le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, a assuré jeudi soir sur France 2 qu’il aiderait «sans ambiguïté» Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2012, tout en s’amusant à préciser: «s’il est candidat…».

Au début de l’émission «Des paroles et des actes», il s’est montré volontairement énigmatique quand, interpellé sur ses désirs, il a assuré qu’il «rêvait», et «même avec les yeux ouverts», mais s’est refusé à dire «de quoi».

Interrogé à nouveau un peu plus tard — «Vous excluez de penser» à briguer l’Elysée en 2012— il a lâché: «S’il est candidat, oui». «Il peut y avoir des circonstances qui font que… mais il sera candidat», a ajouté le fondateur de l’UMP, large sourire aux lèvres.

A la question, «Vous vous dites aujourd’hui que vous ne serez jamais président?», un rêve de toujours, il a poursuivi sur le même ton: «Oui, je peux me le dire mais je me dis qu’il y a peut-être parfois aussi des surprises».

Pour cette première longue émission télévisée depuis longtemps, le maire de Bordeaux, très détendu et maniant volontiers l’humour, a assuré avoir «du bonheur à travailler» avec Nicolas Sarkozy, pour lequel il a des «sentiments d’amitié», même si les deux hommes «n’ont pas le même tempérament» et ont connu «des périodes d’affrontements et de rivalités» depuis «30 ans» qu’ils se connaissent.

En fin d’émission, Juppé a toutefois tenu à souligner, «pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté»: «Je pense que Nicolas Sarkozy est notre meilleur candidat, je le soutiendrai (…) Je vais l’aider sans ambiguïté. J’ai bien réfléchi, j’ai pris ma décision et, maintenant, je ferai tout pour qu’il puisse conduire la France dans la direction qu’il a prise».

«Il n’y a pas de recours aujourd’hui. Nicolas Sarkozy est là». Car si Alain Juppé s’est «voué à la politique» toute sa vie et «a bien l’intention de continuer tant qu’(il) le pourra», il «ne veut pas être un facteur de désordre».

«Ce rêve» de devenir chef de l’Etat «n’est pas arrivé à maturation ou à réalisation, je n’en fais pas une jaunisse», a-t-il encore lâché. «Ca me rend heureux d’être loyal».

Alors qu’on lui rappelait la petite phrase lancée en juin en Corrèze par Jacques Chirac («je voterai François Hollande sauf si Juppé se présente parce que j’aime bien Juppé»), M. Juppé a dit: «Ca me fait plaisir sauf que je ne me présente pas, donc il n’aura pas l’occasion de le faire».

«On est aujourd’hui dans une situation où Nicolas Sarkozy sera candidat, j’en suis absolument convaincu même s’il ne s’est pas déclaré, et où la majorité le soutiendra».

Interrogé sur le fait s’il accepterait Matignon en cas de réélection de M. Sarkozy, il a botté en touche: «Je vais (le) soutenir dans sa campagne, j’espère pour le bien du pays qu’il sera réélu, après on se reparlera…» Lors des sénatoriales, M. Juppé a entendu «un signal, pas un rejet», dont «il faut tenir compte». Il a lâché au passage une pique à son collègue Maurice Leroy, défait dimanche: «Je suis un des rares ministres qui, lorsqu’il est battu à une élection, démissionne de son poste de ministre. C’est comme ça… Chacun fait son choix».

Il a jugé les débats sur la primaire PS «intéressants». L’UMP passera «forcément» par une primaire en 2017, selon lui. Pourrait-il être, alors, candidat? «On verra, le temps passe. Je ne tiens pas non plus à me cramponner à la vie politique».

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