Air France défend ses pilotes mis en cause dans l’enquête sur le crash du vol Rio-Paris

L’enquête française sur les circonstances du crash du vol Rio-Paris d’Air France qui a fait 228 morts en 2009, révélée vendredi, a identifié plusieurs défaillances de l’équipage au moment où la compagnie française soutient que "rien ne permet à ce stade" d’établir la responsabilité de ses pilotes dans cette catastrophe aérienne.

Ce troisième rapport du Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA)"vient éclairer davantage cette tragédie" mais "rien ne permet à ce stade de remettre en cause les compétences techniques de l’équipage", a réagi la direction d’Air France en défendant, dans un communiqué, "le professionnalisme" de ses pilotes.

La compagnie continue à mettre en cause la fiabilité de l’alarme de décrochage de l’Airbus accidenté, alors que le rapport, établi à partir de l’exploitation des données des boîtes noires de l’appareil, repêchées fin mai du fond de l’Atlantique, accrédite la thèse de l’erreur de pilotage.

Les deux copilotes n’auraient pas pris, selon le BEA, les bonnes décisions, face aux deux incidents survenus dans les dernières minutes du vol: la perte des indicateurs de vitesse, "à laquelle ils n’étaient pas entraînés à faire face", et le décrochage de l’appareil, à l’origine de la chute soudaine de l’appareil. Le rapport relève notamment l’incapacité des pilotes à identifier "formellement" la situation de décrochage, bien que l’alarme ait retenti de façon continue pendant près d’une minute.

Figure également parmi les défaillances constatées, la non application par les pilotes de la procédure requise après le givrage des sondes Pitot qui a conduit à une perte des indications de vitesse, d’autant plus qu’ils n’auraient "pas reçu d’entraînement à haute altitude à la procédure" de réponse à une telle situation.

Dans son communiqué, Air France retient qu’"il est à présent établi que la combinaison de multiples éléments improbables a conduit à la catastrophe en moins de quatre minutes: le givrage des sondes Pitot a été l’événement initial qui a entraîné la déconnexion du pilote automatique, la perte des protections de pilotage associées et d’importants mouvements de roulis".

"Dans un environnement de pilotage dégradé et déstabilisant, l’appareil a décroché à haute altitude, n’a pas pu être récupéré et a heurté la surface de l’océan Atlantique à grande vitesse", explique la compagnie qui tient toutefois à souligner que "les multiples activations et arrêts intempestifs et trompeurs de l’alarme de décrochage, en contradiction avec l’état de l’avion, ont fortement contribué à la difficulté pour l’équipage d’analyser la situation".

La compagnie a assuré qu’au cours de cette séquence, "l’équipage en fonction, rassemblant les compétences des deux officiers pilotes de ligne et du commandant de bord, a fait preuve de conscience professionnelle, en restant engagé jusqu’au bout dans la conduite du vol". Elle estime nécessaire de poursuivre, dans ce contexte, le travail "pour comprendre les causes, les différents facteurs techniques et les facteurs humains ayant contribué au déroulement de cette catastrophe".

Dans son rapport, le BEA a également émis différentes recommandations à l’égard des autorités européennes en charge de la sécurité aérienne qu’Air France s’engage à mettre en oeuvre "dans les plus brefs délais".

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