Affaire des écoutes Sarkozy/Azibert: les juges ont clos leurs investigations

Les deux magistrates financières chargées de l’enquête sur les écoutes qui vaut à Nicolas Sarkozy une mise en examen pour corruption, ont signifié la fin de leurs investigations, a déclaré samedi une source judiciaire qui confirmait une information de Mediapart.

Le président du parti Les Républicains est soupçonné d’avoir tenté d’obtenir, auprès d’un haut magistrat, des informations couvertes par le secret dans un dossier judiciaire le concernant. Ces soupçons lui ont valu, à l’été 2014, de devenir le premier ancien président de la République placé en garde à vue.

En échange des informations souhaitées, Nicolas Sarkozy a dit son intention d’intervenir, par l’intermédiaire de son avocat historique, Thierry Herzog, en faveur de ce magistrat, Gilbert Azibert, pour un poste de prestige à Monaco, ce qu’il n’a finalement pas fait. La Cour de cassation doit se prononcer le 22 mars sur la validité de ces écoutes, contestée par les trois hommes.

Mis en examen pour "corruption active", "trafic d’influence actif" et "recel de violation du secret professionnel", Nicolas Sarkozy est menacé dans cette affaire d’un renvoi en correctionnelle même si les trois hommes devraient mener une bagarre procédurale.

Vraisemblablement après l’arrêt de la Cour de cassation, le parquet national financier (PNF) doit prendre ses réquisitions, de non-lieu ou de renvoi en correctionnelle. La décision reviendra ensuite aux deux juges d’instruction, Patricia Simon et Claire Thépaut.

Nicolas Sarkozy a mis en doute leur impartialité politique, tentant en vain d’obtenir la récusation de Claire Thépaut fin 2015.

Les écoutes de conversations entre Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog sont centrales. "Moi, je le fais monter!", dit-il ainsi le 5 février 2014 à Me Herzog à propos de Gilbert Azibert. "Je l’aiderai", insiste-t-il, s’exprimant depuis un portable fourni par son avocat et souscrit au nom d’emprunt de Paul Bismuth.

Le 23, alors que l’ex-chef de l’Etat doit se rendre dans la Principauté, Me Herzog lui rappelle, si l’opportunité se présente, "de dire un mot pour Gilbert". Nicolas Sarkozy acquiesce, dit qu’il fera "la démarche", ce qu’il confirme deux jours plus tard. Le lendemain, il renonce subitement.

Nicolas Sarkozy y voit la démonstration qu’il n’a rien à se reprocher. Pour les enquêteurs, ce revirement peut s’expliquer par le fait que les deux hommes viennent d’apprendre que leurs téléphones non officiels sont sur écoute.

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