Affaire Gdim Izik : Un avocat se retire de la défense d’un des accusés pour désaccord sur l’approche de plaidoyer (procureur général du Roi)

Me Abdelaziz Nouidi, avocat au barreau de Rabat, s’est retiré de la défense d’Ennaâma Assfari, un des accusés dans le cadre des événements de Gdim Izik, en raison d’un désaccord sur l’approche de plaidoyer avec un confrère français, qui assiste ce même accusé, a indiqué le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Rabat, Hassan Daki.

Me Nouidi estime que l’approche adoptée par l’avocat français, basée sur des allégations d’occupation, ne sert pas les intérêts de l’accusé, a affirmé M. Daki dans une déclaration à la presse au terme de la troisième audience du procès des poursuivis dans le cadre des événements de Gdim Izik, qui se poursuivra ce mercredi.

Le retrait de Me Nouidi est fondé sur sa conviction que "les arguments avancés par son confrère français Joseph Breham, vont à l’encontre de son orientation, étant donné que le mémoire que l’avocat français compte présenter au tribunal fait référence à ce qu’il considère comme occupation et porte, de ce fait, atteinte à l’intégrité territoriale du Royaume du Maroc", a précisé M. Daki.

Par ailleurs, le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Rabat a indiqué que l’audience de mardi a été marquée par un débat juridique exhaustif sur le droit des ayant-droits des victimes à se constituer partie civile, faisant savoir que "la défense des accusés s’est opposée à la prise de parole par la défense des victimes, étant donné qu’ils ne s’étaient pas constitués partie civile devant le tribunal militaire dans la phase précédant le recours en cassation", tout en estimant que le parquet général ne peut exprimer son point de vue sur ce sujet.

Après avoir décidé d’écouter la défense de la partie civile sur ce point, les avocats ont mis en avant les aspects de leur défense, puisés dans le code de procédure pénale et les chartes internationales des droits de l’Homme, a-t-il souligné, ajoutant que le parquet général a expliqué, à ce propos, que la loi lui confère la mission de veiller à la bonne application de la loi, conformément à plusieurs articles du même code, notamment l’article 36.

A la suite d’un débat juridique soulevé sur le non-respect par la défense des accusés de l’article 323 du code de la procédure pénale qui impose la présentation, sous peine de nullité, de l’ensemble des arguments de défense de fond d’un seul coup, le tribunal a rappelé à la défense la nécessité d’évoquer tous les arguments de forme d’un seul coup en application dudit article, a dit M. Daki. Il a ajouté que la défense des accusés a soulevé une exception d’incompétence de la Chambre criminelle près l’annexe de la Cour d’appel, pour le motif que cette compétence relèverait plutôt de la chambre pénale près le tribunal de première instance, afin d’assurer le droit à un double degré de juridiction.

Répondant à une question sur "l’interdiction d’accès au territoire national" de l’avocat espagnol Serrano Ramirez Francisco José, selon ses propres déclarations aux médias, M. Daki a assuré que ce dernier "était présent à la Cour d’appel à Salé mardi matin, au moment même où il prétendait être interdit d’accès au territoire marocain".

"Nous n’avons aucune connaissance de ses allégations, mais ce qui est sûr est qu’il était présent au même moment où il prétendait faire l’objet d’interdiction. Il est arrivé à la Cour vers 9h25 mn, mardi, comme indiqué dans le registre légal des arrivées", a affirmé M. Daki.

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