Affaire El Guerrab : un témoin assure avoir entendu des injures de la part du socialiste avant les coups

Dans un PV d’audition que le JDD s’est procuré, un témoin de l’agression à coups de casque de moto du socialiste Boris Faure par le député En marche M’jid El Guerrab assure que le premier a saisi le second par le bras avant de dire : « communautarisme de merde », ce qui aurait provoqué sa réaction violente.

Pour justifier son geste fou – des coups de casque de moto assénés au socialiste Boris Faure mercredi dernier en plein Paris – le député En Marche M’jid El Guerrab explique avoir réagi à une "agression raciste et physique", le tout dans un contexte de vives tensions entre les deux hommes depuis que le second a quitté le Parti socialiste pour rejoindre les rangs de la future majorité, le tout sur fond d’élections législatives dans la 9e circonscription des Français de l’étranger, remportée par M’jid El Guerrab.

"Les deux hommes ont un vieux contentieux", expliquait dimanche au JDD l’un de ses avocats, Eric Dupond-Moretti. Avant de poursuivre : "Mon client entend des propos à caractère raciste. Faure lui attrape le poignet et le blesse. Il a tout de même une interruption temporaire de travail de cinq jours. M’jid El Guerrab a voulu se dégager de cette emprise et il a frappé. Il n’a en aucune manière tenté de fuir ses responsabilités. Il s’est mis en marge du parti et est profondément choqué par les conséquences de son geste."

Le témoin a entendu "communautarisme de merde"

Un témoin interrogé par les policiers va dans le même sens, à en croire le PV de son audition que le JDD s’est procuré. Celui-ci, qui connait bien les deux hommes, avait rendez-vous avec M’jid El Guerrab et l’attendait dans un café au moment des faits. Il raconte avoir vu les deux hommes dehors, reconnaissant M’jid El Guerrab mais pas Boris Faure dans l’immédiat. "Je sens que le ton monte. J’ai vu l’homme saisir M’jid par le bras. J’entends ‘communautarisme de merde’ de la bouche de Boris", a-t-il rapporté aux policiers.

Et de poursuivre : "M’jid lui répond : ‘Tu me touches pas, tu me touches pas.’ Ensuite j’ai vu M’jid faire un mouvement de bras (…) et Boris reculer. Je n’ai pas vu de coup porté." Il est ensuite peu disert sur les coups de casque portés au socialiste, évoquant la confusion du moment et le fait qu’il regardait son téléphone. Il raconte qu’il a ensuite reconnu Boris Faure et qu’il l’a accompagné dans le café pour lui offrir un verre d’eau. "Boris m’a dit : ‘On est des militants, on ne peut pas en arriver là.’ ‘Maintenant’, il m’a dit ‘il va morfler’", a-t-il encore rapporté aux policiers.

Le témoin confirme le harcèlement dont faisait l’objet le député En marche

Lors de son audition devant la police, ce témoin est également revenu sur les tensions qui existaient entre les deux hommes, et le harcèlement dont faisait l’objet selon lui M’jid El Guerrab de la part de Boris Faure. "M’jid devait briguer l’investiture PS sauf qu’il est parti à LREM. Boris l’a très mal pris et a publié des tribunes dans la presse et a été très actif contre M’jid dans les réseaux sociaux et à travers des militants PS du Maroc notamment. Boris l’a un peu harcelé, il est vrai", raconte-t-il, rapportant que le député LREM avait même envisagé de porter plainte contre le socialiste.

Boris Faure, lui, nie toute insulte raciste et va déposer plainte pour "diffamation". "Nous insistons sur le fait qu’il n’y a jamais eu la moindre insulte raciste à l’encontre de M. El Guerrab et encore moins de menaces de mort ni de harcèlement", a ainsi expliqué son avocat Me Patrick Klugman, dimanche. L’homme reste hospitalisé dans un état de grande fatigue et a bénéficié d’une incapacité totale de travail supérieure à huit jours. M’jid El Guerrab a lui été mis en examen samedi pour "violences volontaires avec arme".

Le JDD

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