Affaire Darmanin : le récit de la seconde plaignante
La seconde femme qui a porté plainte contre le ministre a déclaré à Mediapart s’être « sentie obligée » d’avoir des relations sexuelles avec lui.
Cette femme a déposé plainte le 13 février à Paris pour abus de faiblesse, entraînant l’ouverture d’une enquête préliminaire. Auparavant, une première femme, Sophie Patterson-Spatz, avait accusé le ministre de viol mais sa plainte a été classée sans suite mi-février car l’enquête n’avait "pas permis d’établir l’absence de consentement", selon le parquet de Paris. Elle est elle-même visée par une plainte pour dénonciation calomnieuse déposée par le ministre, qui assure n’avoir "jamais abusé" d’une femme ou de ses fonctions. Selon le témoignage publié par Mediapart, "Sarah" a sollicité pour la première fois en septembre 2015 celui qui était alors maire de Tourcoing, dans l’espoir notamment de changer de logement.
Echanges de SMS
Un échange par SMS s’engage et "Sarah", qui se dit en situation de précarité, envoie au maire une photo d’elle "normale" pour se rappeler à son souvenir. Plusieurs mois après, ils se voient à son domicile et ont une première relation sexuelle. "Il m’a (…) dit que mon dossier logement, il allait s’en occuper. Il m’a pris la main et il l’a posée sur son sexe. J’avais compris ce qu’il voulait. J’ai déboutonné son pantalon et je lui ai fait une fellation", a raconté "Sarah" à Mediapart.
La femme, qui dit avoir eu une autre relation sexuelle avec le ministre en juin 2016 dans un hôtel francilien, déclare avoir continué à échanger des SMS avec lui par la suite, notamment des "messages coquins" et des photos d’elle dénudée afin qu’il "ne (l)’oublie pas". Contactés par l’Agence France-Presse, les avocats de Gérald Darmanin n’ont pas souhaité faire de commentaire. Dans leur réponse à Mediapart, ils ont appelé "chacun à la plus grande prudence", insistant sur le classement sans suite de la première plainte. (afp)