Accusé d’injures racistes : le numéro 2 du FN jeunesse démissionne
Davy Rodriguez annoncé lundi soir démissionner de ses « activités politiques », après le dépôt d’une plainte pour violences légères et insultes à caractère raciste.
« Espèce de nègre de merde »
« En tout état de cause, ne souhaitant pas causer de tort au parti pour lequel j’ai eu l’honneur de militer, je démissionne dès ce jour de toutes mes activités politiques », a poursuivi l’assistant parlementaire du député du Nord Sébastien Chenu, dénonçant une « vidéo volée postée par un compte anonyme ». Lundi, le videur de la boîte de nuit visé par les propos racistes que Davy Rodriguez a semblé tenir dans cette vidéo a déposé plainte pour insultes à caractère raciste et violences légères, a appris l’AFP auprès du parquet de Lille. L’enquête a été confiée à la sûreté urbaine de Lille.
Dans cette vidéo mise en ligne sur plusieurs comptes Twitter samedi soir, on voit Davy Rodriguez à la sortie d’un établissement de Lille, visiblement agité. Les personnes qui l’accompagnent tentent de l’apaiser, en faisant référence à la présidente du Front national : « Mais calme-toi, Davy, tu n’as aucun intérêt à t’énerver ! Tu crois que Marine elle aimerait te voir comme ça ? » Davy Rodriguez répond qu’il n’en a « rien à foutre ». « Stop, t’es assistant parlementaire », lui rappelle ensuite un autre ami. Puis, le numéro 2 du FNJ semble prononcer : « Espèce de nègre de merde », à l’endroit d’une tierce personne.
Une vidéo montée selon Davy Rodriguez
Dimanche, le cadre du FNJ avait nié « formellement » avoir tenu ces propos. Interrogé par le site BuzzFeed, il avait affirmé que la vidéo était « un pur montage », en évoquant « une cabale politique ».
Depuis son arrivée à la tête du FN en 2011, Marine Le Pen veut « dédiaboliser » son parti et le débarrasser de son image antisémite et raciste. Elle a exclu en 2015 son père, Jean-Marie Le Pen, qui avait tenu des propos polémiques sur la Shoah. « Ce garçon, qui vient du Front de gauche, vit avec une Algérienne. Alors on est tous tombés de notre chaise d’entendre des propos aussi ignobles sortir de sa bouche », a expliqué Marine Le Pen.
Marine Le Pen a souhaité que le FN soit jugé « à sa rapidité de réaction, à la fermeté avec laquelle il répond à ce type d’agissement ». La Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) a par ailleurs annoncé lundi dans un communiqué vouloir saisir la justice pour que que « l’auteur de cette injure à caractère racial connaisse une sanction exemplaire ». (afp)