A Lourdes, les évêques de France accueillent pour la première fois les victimes de pédophilie

Le président de la Conférence des évêques de France (CEF) Mgr Georges Pontier a reconnu que l’épiscopat avait tardé à prendre la mesure de la « blessure » des victimes de pédophilie, mais a assuré de sa détermination à prendre part à leur « réparation ».

L’archevêque de Marseille s’exprimait à l’ouverture de l’assemblée plénière (le "parlement") des évêques, qui se tient jusqu’au 8 novembre dans la cité mariale des Hautes-Pyrénées et accueille pour la première fois huit victimes d’abus sexuels dans l’Eglise.

"Même si nous savons que ce drame des enfants abusés dans notre société déborde amplement la responsabilité d’acteurs ecclésiaux, cela ne diminue en rien notre peine, notre honte, notre confusion", a déclaré M. Pontier, après avoir cité la lettre du Pape publiée cet été dénonçant "les abus sexuels et les abus de pouvoir et de conscience".

Selon le président de la CEF, "depuis maintenant plus de quinze ans", les évêques ne sont "pas sans rien faire pour accompagner toujours mieux les victimes, pour prévenir ces drames inqualifiables, pour agir avec grande fermeté vis-à-vis des auteurs ou pour organiser des temps de formation pour tous ceux et celles qui interviennent dans des responsabilités ayant en charge des enfants et des adolescents". Mais, souligne-t-il encore, "nous n’avons que trop lentement perçu la profondeur de (la) blessure" des personnes abusées.

Faisant référence aux groupes de travail prévus dans l’après-midi à Lourdes avec les victimes conviées, il a exprimé la volonté de l’épiscopat de se "mettre en situation d’écoute et de réflexion" et de "poursuivre cette écoute et ce travail ensemble". "Certains doutent de notre réelle détermination. Nous leur disons : +venez et travaillons ensemble+. Retrouvons la confiance minimale nécessaire pour y parvenir", a-t-il lancé. Il s’agit de "prendre notre juste part dans la réparation humaine, spirituelle et ecclésiale de ce qui a été détruit dans leur chair et leur vie", a estimé l’archevêque.

Il a aussi confirmé que pour les évêques se posait "la question de faire appel à un groupe d’experts indépendants, historiens et d’autres compétences pour (…) aider" à faire la lumière sur ces actes et "comprendre les raisons qui ont pu permettre que cela ait pu avoir lieu".

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