A Genève, Talbi Alami préconise une plus grande contribution des parlements à la bonne gouvernance migratoire

Le président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami, a appelé dimanche l’Union interparlementaire (UIP) à réaliser une étude sur les cartes et flux migratoires, dans l’optique d’une plus grande contribution parlementaire à la bonne gouvernance migratoire.

S’exprimant devant la 133ème Assemblée de l’UIP à Genève, M. Alami a souligné la nécessité de promouvoir la gouvernance des mouvements humains au départ, durant les transits et à l’accueil, en mettant en exergue les bonnes expériences développées à ce jour en partenariat avec l’ONU.

"Nous mettons à disposition notre expérience au Maroc qui a initié, depuis 2013, une nouvelle politique en vue d’interagir avec les dynamiques migratoire et d’asile", a-t-il indiqué au cours de cette séance plénière qui s’est déroulée en présence des délégations de 130 pays.

Il a précisé que la situation de 18.600 migrants a pu être régularisée ces derniers mois dans le Royaume, sans discrimination aucune et dans une logique de respect des droits humains des bénéficiaires.

La migration constitue un dilemme humanitaire qui s’impose avec insistance aux gouvernements, à la société civile et aux mécanismes du droit international, a-t-il fait observer, relevant que cette problématique "s’impose à nous comme parlementaires de différents pays, de différentes expériences démocratiques et de différents systèmes politiques".

"L’image télévisuelle réussit à décrire ce que ne peuvent faire les mots", a ajouté M. Alami qui a affirmé que l’humanité toute entière n’est pas prête à oublier rapidement la photo d’Aylan, l’enfant syrien noyé sur une plage dans le sud de la Turquie.

Pour M. Talbi Alami, le droit international doit faire face non seulement au phénomène migratoire lui-même, dont les causes sont économiques, politiques et sécuritaires, mais doit également faire face de manière concomitante au crime organisé, au trafic d’armes, de terroristes et de drogue.

Il a dans ce contexte relevé que les flux migratoires en cours en direction des pays européens sont caractérisés par des migrants et demandeurs d’asile ayant des niveaux culturels, scientifiques et sociaux élevés. D’où l’on peut, a-t-il expliqué, redéfinir ce flux en le qualifiant de fuite des cerveaux et de compétences qui ont bénéficié d’investissements conséquents dans leurs pays d’origine avant qu’ils ne soient dévastés par les guerres et le terrorisme.

"Ces compétences peuvent facilement s’intégrer dans les nouvelles zones géographiques et contribuer à la prospérité des pays d’accueil, si la gouvernance internationale et nationale escomptée était disponible pour assimiler les mouvements migratoires", a-t-il poursuivi.

Cette séance de l’assemblée de l’UIP s’est déroulée en présence de l’ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU à Genève, Mohamed Aujjar. La délégation du Parlement marocain, conduite par M. Talbi Alami, comprend des membres du Parti justice et développement (PJD), du Parti de l’Istiqlal (PI), du Rassemblement national des indépendants (RNI), du Parti authenticité et modernité (PAM) et de l’Union socialiste des forces populaires (USFP).

Au cours de cette assemblée, les conférenciers se penchent sur des grandes questions d’actualité portant notamment sur l’immigration, la lutte contre le terrorisme et la protection du patrimoine culturel.

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