A Casablanca, un Business dialogue de haut niveau sur un partenariat économique Maroc-Afrique du Sud

Le renforcement des liens économiques entre le Maroc et l’Afrique du Sud et l’intégration économique régionale du continent ont été, lundi soir à Casablanca, au centre d’un Business dialogue de haut niveau ayant réuni un panel de choix des opérateurs des deux parties.

Co-organisée par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et le ministère délégué en charge de la coopération africaine, cette rencontre a connu la participation de plusieurs hauts responsables et chefs d’entreprises marocains et d’une délégation d’hommes d’affaires et d’institutionnels d’Afrique du Sud, du Nigeria, du Lesotho et du Kenya, dont des représentants de la Fondation Brenthurst, organisation panafricaine créée par le magnat sud-africain Jonathan Oppenheimer.

Le ministre délégué chargé de la coopération africaine, Mohcine Jazouli, a souligné que l’aspiration au développement socio-économique inclusif est au centre de la vision de SM le Roi Mohammed VI pour le Maroc et pour l’Afrique, réaffirmant l’engagement du Royaume à partager avec les pays du continent son expertise et son savoir-faire.

L’Afrique a "un avenir prometteur" et le Maroc est prêt à renforcer ses liens économiques avec l’ensemble des régions africaines pour le bénéfice de tous, a-t-il soutenu, rappelant, dans ce sens, la signature par le Royaume de plus de 1.000 accords de coopération, au cours des deux dernières décennies avec divers partenaires africains dans de nombreux secteurs, notamment les banques, l’immobilier, l’énergie et l’industrie alimentaire.

"Les pays africains doivent joindre leurs efforts afin de relever les véritables défis auxquels le continent est confronté. Nous avons un destin commun et devons, de ce fait, coopérer pour atteindre notre objectif, à savoir un développement socio-économique inclusif", a-t-il assuré.

Il s’est dit convaincu que le Maroc, aux côtés de l’Afrique du Sud, du Nigeria et de nombreux autres pays, ont un rôle à jouer dans cette croissance partagée, faisant remarquer que l’Afrique du Sud, à l’instar du Maroc, est réputée par la qualité de ses infrastructures et de ses industries de pointe.

"Nous avons développé des industries similaires et devons explorer davantage de domaines de coopération, notamment l’agriculture, les énergies renouvelables et les services financiers", a indiqué le ministre, notant que le Maroc et l’Afrique du Sud disposent d’un "énorme" potentiel pour créer des chaînes de valeurs transcontinentales, compte tenu de la position géographique de chaque pays.

De son côté, le président de la CGEM, Salaheddine Mezouar, a mis en exergue la dynamique d’intégration économique et son importance pour le développement et la solidité du continent, et le rôle important que doivent jouer les pays africains à économie émergente pour dynamiser, accélérer et consolider le processus.

M. Mezouar a également mis en avant le rôle moteur du secteur privé africain dans cette dynamique, affirmant qu’une alliance forte entre les deux communautés d’affaires marocaine et sud-africaine contribuera à la création de richesses et de valeur ajoutée en faveur du développement durable et inclusif de l’Afrique et du bien-être de sa population, de sa jeunesse notamment.

Il a fait part de la volonté de la CGEM à être "une force agissante pour faire converger les points de vue et construire les ponts d’une coopération économique solide entre le Maroc et l’Afrique du sud".

Le président du Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), Othman Benjelloun, a, quant à lui, considéré que le renforcement de la coopération entre le Maroc et l’Afrique du Sud, deux des principaux acteurs économiques du continent, est de nature à accélérer l’intégration régionale de l’Afrique, mettant en avant le rôle du secteur privé des deux pays dans ce processus.

Tout en soulignant la pertinence de la promotion d’une approche triangulaire au regard de la position géographique des deux pays, M. Benjelloun a mis l’accent sur la nécessité de suivre, de manière proactive, d’autres voies de rapprochement, comme la diplomatie économique, et de donner la priorité aux échanges culturels et à toutes les autres initiatives qui accélèrent l’unité entre les deux pays.

Les membres de la délégation africaine ont, de leur côté, souligné que cette rencontre permettra de renforcer les liens économiques entre le Maroc et l’Afrique du Sud et d’explorer de nouveaux domaines de coopération et les opportunités d’investissement dans les deux pays.

Ils ont également abordé les opportunités offertes par l’accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), notant que ce Business dialogue fait partie des initiatives et des efforts à même de contribuer à la consolidation du processus de la mise en place de ladite zone.

En outre, ils ont salué les efforts et l’engagement de SM le Roi Mohammed VI pour l’intégration de l’Afrique, se disant "très impressionnés" par le développement qu’a connu la ville de Tanger, en particulier avec le port de Tanger Med.

Parmi les membres de cette délégation, figurent Jonathan Oppenheimer, l’ancien chef de l’Etat nigérian Olusegun Obasanjo, président de la Fondation Brenthurst, l’Envoyé spécial pour l’investissement du Président d’Afrique du Sud, Mcebisi Jonas, le ministre des Finances du Lesotho Moeketsi Majoro, ainsi que d’autres personnalités de renom.

La visite de la délégation africaine reflète une volonté réciproque des acteurs économiques et politiques d’insuffler une nouvelle dynamique à la coopération entre le Maroc et ces pays.

Au programme, figurent les visites de certaines réalisations économiques d’envergure, entreprises dans le cadre de la stratégie de développement global du Maroc, notamment Tanger Med et la Centrale solaire Noor à Ouarzazate.

Le Maroc est le premier investisseur en Afrique de l’Ouest et le second investisseur africain sur le continent, après l’Afrique du Sud. Les exportations du Maroc vers le continent ont progressé de 13% en moyenne annuelle sur la période 2007-2017 pour atteindre 22,1 milliards de dirhams en 2017.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite