Avec les journées de jeûne les plus longues depuis une trentaine d’années, les gens viennent à Barbès faire leurs courses pour un ftour bien tardif et s’imprégner aussi de l’ambiance qui règne dans ce quartier mythique de Paris.
Hamid, un Marocain propriétaire d’un snack qu’il a transformé en pâtisserie orientale, n’arrive pas à répondre à la demande des consommateurs. "En temps normal, je fais des sandwichs, mais pendant tout le mois de ramadan, j’essaye de m’adapter à la demande de ma clientèle maghrébine et parfois française, curieuse de découvrir nos plats", nous raconte-t-il.
Fatima, mère au foyer, s’est installée depuis le début du mois de ramadan dans le rue où elle vend des crêpes, Harcha et des petites pastillas. "Je prépare tout le matin. J’utilise de bons ingrédients pour fidéliser la clientèle", nous confie Fatima.
Pour cette mère de famille, l’argent gagné va servir pour aider au financement des vacances au Maroc où la famille compte y aller la veille de la fête de l’Aid.
Charif vient à Barbès pour acheter son Msemen et ses gâteaux mais aussi pour flâner et passer le temps. « Cette année, la plupart des musulmans qui font le ramadan en France disent souffrir. C’est vrai, les journées sont bien longues », souligne ce conseiller en architecture résea.
S’ils nourrissent une certaine nostalgie du "pays" à l’occasion du ramadan, les musulmans de France ne cherchent toutefois pas à fuir leur pays d’adoption quand il se profile à l’horizon. Dans un récent sondage, 60 % d’entre eux vont même jusqu’à dire qu’ils se sentent bien intégrés en France durant ce mois sacré.