24 Heures du Mans : le présent appartient à Toyota, l’avenir aux « Hypercars »

Deux prototypes hybrides Toyota s’élanceront en tête samedi de la 87e édition des 24 Heures du Mans, cherchant à rééditer leur doublé de l’an passé, mais l’avenir de la célèbre épreuve d’endurance appartient désormais aux "Hypercars" dérivées des voitures de rêve super-sportives.

En réalisant les deux meilleurs temps des qualifications, les voitures japonaises ont confirmé leur statut de favorites. Depuis le retrait d’Audi puis de Porsche, l’opposition dans la catégorie reine LMP1 est constituée d’écuries privées comme Rebellion, SMP ou encore Dragonspeed, qui alignent des voitures à moteur thermique "normal".

Si ces dernières disposent d’un avantage en terme de poids, la puissance apportée par le système de récupération d’énergie des Toyota leur apporte un avantage indéniable. Il ne reste qu’une panne ou un incident de course pour les faire chanceler.

L’épreuve, dont le départ sera donné à 15h00, devrait donc se résumer à un duel entre les deux équipages de Toyota. Si celui composé de Mike Conway, Kamui Kobayashi et José Maria Lopez a pris un léger avantage en réalisant le meilleur temps des essais grâce au pilote japonais, l’autre est celui qui a gagné l’an dernier avec Sébastien Buemi, Kazuki Nakajima et Fernando Alonso.

– Nouveau règlement –

L’ex-champion du monde espagnol de F1 (2005/2006) va chercher à se consoler de son échec du mois dernier aux 500 miles d’Indianapolis, où il n’a pas réussi à se qualifier. La célèbre épreuve américaine manque à son palmarès pour devenir seulement le 2e pilote après Graham Hill à ceindre la "Triple Couronne" du sport automobile (Championnat du monde de F1, 24 Heures du Mans et Indy).

Les 24 Heures ont ouvert l’an dernier le Championnat du monde 2018/19 d’endurance WEC et le fermeront dimanche mais cette "anomalie" ne se reproduira pas pour la saison 2019/20 et les suivantes.

Pour relancer l’intérêt du Championnat du monde d’endurance (WEC), l’Automobile Club de l’Ouest (ACO) et la Fédération internationale de l’automobile (FIA) ont présenté vendredi au Mans un nouveau règlement qui va notamment ouvrir le plateau à de nouveaux constructeurs dès septembre 2020 en introduisant une nouvelle catégorie appelée "Hypercars".

Il y aura pour elles deux options: soit concevoir un prototype, comme les Toyota actuelles, et l’habiller d’une carrosserie de super-sportive, soit, à partir d’une super-sportive de route, développer une Hypercar avec un minimum de production de 20 unités sur deux ans.

Des bolides évoquant des voitures de rêve vont donc pouvoir s’affronter dans une catégorie plus "glamour" que l’actuelle GT où les batailles sont pourtant féroces chaque année au Mans et dans le championnat WEC mais quelque peu éclipsées par les LMP1.

– La Valkyrie, une hyper-sportive –

Les discussions entre l’ACO et la FIA sur la définition de cette nouvelle catégorie ont été ardues. "Certains constructeurs souhaitaient obtenir plus de garanties et c’est pour cela qu’on a ouvert la possibilité pour eux de partir aussi d’une voiture de route et surtout instaurer une +balance de performance+ qui permet à toutes les équipes de gagner et empêcher l’inflation par un développement à outrance", a souligné vendredi Pierre Fillon, président de l’ACO.

Les discussions ont également porté sur l’avantage dont pourraient bénéficier les voitures à quatre roues motrices. La solution trouvée est que celles bénéficiant d’un système hybride sur les roues avant ne pourront le déclencher qu’au-delà de 120 km/h sur piste sèche et entre 140 et 160 km/h sur piste mouillée, a précisé vendredi Richard Mille, le président de la Commission endurance FIA, "ce qui permettra de ne pas donner un avantage aux quatre roues motrices sous la pluie".

Sitôt après cette annonce, Aston Martin a annoncé son arrivée dans cette nouvelle catégorie avec son modèle "Valkyrie" qui sera aligné aux 24 heures du Mans 2021.

La célèbre marque britannique, aujourd’hui présente en GT, avait remporté l’épreuve mancelle il y a juste 60 ans en 1959. La Valkyrie, une hyper-sportive, a été dessinée par l’ingénieur Adrian Newey, considéré avec ses Red Bull comme le meilleur en F1 actuellement.

Toyota a emboité le pas en confirmant sa participation au championnat WEC après 2020 avec "un prototype hybride basé sur la voiture de route GR Super Sport".

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