24 Heures Motos: réussite et expérience, clés d’une édition très ouverte

Cinq constructeurs qui se rendent coup pour coup, des favoris en rodage et d’affamés ex-pensionnaires de MotoGP… Difficile de prédire l’issue des 24 Heures du Mans Motos, ce week-end sur le circuit Bugatti: les pilotes, confiants mais prudents, se méfient des imprévus.

"En endurance, il y a plein de paramètres qu’on ne peut pas gérer. Il y a cinq ou six équipes qui peuvent jouer la victoire, ça se jouera à la réussite et à l’expérience", résume pour l’AFP Randy de Puniet, conscient de l’incertitude régnant au départ de cette deuxième manche (sur cinq) de la saison 2018-2019 du Championnat du monde d’endurance moto (EWC).

L’ancien pilote de Grand Prix, toujours en vue mais souvent malchanceux sur les courses de 24 heures, a changé d’équipe en cours de saison. Pour enfin ouvrir son compteur au Mans, exit la Kawasaki N.11, place à la Honda N.111.

S’il a dominé les premières qualifications, le Français et son équipe sont loin d’être intouchables, au milieu d’un plateau dense de 59 motos (23 en catégorie Formula EWC, 34 en Superstock et deux prototypes en Expérimental) qui s’élancera samedi à 15h00.

Son ex-formation, le SRC Kawasaki, a impressionné depuis les premiers essais, tout comme Yamaha, présent au plus haut niveau avec deux équipes différentes: la N.7, récente 2e du Bol d’Or au Castellet à l’automne, et la N.333 du Belge Xavier Siméon, lui aussi ancien adepte de GP. Suzuki, dont les dernières victoires au Mans remontent au doublé 2014-2015, est aussi en embuscade avec la moto N.2, qui a longtemps mené le Bol d’Or 2018 avant de s’écrouler dans les ultimes heures.

Même BMW, qui n’a jamais réussi à détrôner le quatuor de constructeurs japonais (Yamaha-Suzuki-Kawasaki-Honda) au palmarès du Mans, a des arguments pour bousculer la hiérarchie. "Ce serait prématuré et irresponsable auprès de nos adversaires de dire qu’on va tout gagner, mais je sais que c’est possible", prévient Kenny Foray, l’un des pilotes de la BMW N.6. Aucun doute, ce serait pour lui "extraordinaire" d’associer un premier succès personnel sur le circuit Bugatti à une première victoire de la marque allemande.

Les cartes de cette 42e édition, qui promet d’être disputée sous une météo estivale, ont été rebattues après la journée difficile subie jeudi par la Honda N.1 du Team japonais F.C.C. TSR, grande favorite initiale de l’épreuve.

Tenante du titre au Mans, championne du monde 2017-18 et victorieuse du Bol d’Or en septembre, la machine pilotée par Joshua Hook, Freddy Foray et Mike Di Meglio, largement modifiée cet hiver, n’a pas semblé tout à fait au point lors des essais – les trois pilotes ont chuté !

De quoi tempérer les ambitions de l’équipage? "Sur une course de 24 heures, les ambitions, il n’y en a pas car tu ne sais pas où tu vas. On en reparlera à 3-4 heures du matin (dans la nuit de samedi à dimanche)", évacue Freddy Foray, prudent.

Prudence… Le mot revient beaucoup dans le paddock. "Je me méfie de dire qu’on est sûr de tout, qu’on va +tout péter+. On a eu tellement de problèmes jusque-là", avoue le triple vainqueur Vincent Philippe, ambitieux pilote de la Suzuki ERT N.2. Son acolyte de chez SRC Kawasaki, Jérémy Guarnoni, ne dit pas autre chose: "On s’en fout de la place au départ. Le Mans, ça se joue sur 24 Heures… et surtout à la fin."

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite