2016, année électorale en Afrique

L’année 2016 sera une année charnière en Afrique avec pas moins de 16 élections présidentielles, à commencer par un second tour très ouvert dimanche en Centrafrique, afin de sortir ce pays très pauvre de trois ans de violences intercommunautaires.

Tour d’horizon des principaux scrutins:

Centrafrique: un second tour serré (14 février)

Deux anciens Premiers ministres, Anicet-Georges Dologuélé et Faustin Archange Touadéra, sont au coude à coude pour prendre la succession de la présidente de transition Catherine Samba-Panza. Le vainqueur devra tenter de sortir le pays du cycle infernal de représailles entre la rébellion à majorité musulmane de la Séléka et les miliciens majoritairement chrétiens anti-balaka et de redonner espoir à l’une des populations les plus pauvres au monde.


Ouganda: Museveni s’accroche (18 février)

Au pouvoir depuis 1986, le président Yoweri Museveni (71 ans) apparaît favori face à son éternel rival, l’opposant Kizza Besigye, chef du Forum pour le changement démocratique (FDC), qu’il a déjà battu à trois reprises (en 2001, 2006 et 2011). Ancien cacique du pouvoir, l’ex-Premier ministre Amama Mbabazi, tombé en disgrâce en 2014, est également sur les rangs.

Niger: Issoufou et ses 4 challengers (21 février)

Le président Mahamadou Issoufou, qui brigue un second mandat, a promis à ses partisans une victoire "dès le premier tour". Pour lui faire barrage, quatre candidats de l’opposition – Seïni Oumarou, Mahamane Ousmane, Amadou Boubacar Cissé et Hama Amadou (incarcéré depuis plus de deux mois dans une affaire de trafic présumé de bébés)- se sont engagés à appeler à voter pour celui qui serait le mieux placé en cas de second tour.

Comores (21 février)

Vingt-cinq candidats sont en lice pour la présidentielle, dont l’ex-président Azali Assoumani qui a dirigé le pays de 2002 à 2006.

Bénin: Boni Yayi raccroche (6 mars)

Au terme de deux mandats, la succession de Thomas Boni Yayi est ouverte au Bénin, rare pays d’Afrique où semble s’installer le principe de l’alternance. A la surprise générale, le président sortant a adoubé le banquier d’affaires franco-béninois, Lionel Zinsou, 62 ans, nommé Premier ministre en juin. Ce dernier est également soutenu par le principal parti d’opposition, le Parti du renouveau démocratique (PRD). Le patron des patrons, Sébastien Ajavon, apparaît comme son principal rival.


Congo-Brazzaville: Sassou vise un 3e mandat (20 mars)

Après un changement de constitution contesté par ses opposants, Denis Sassou Nguesso, qui cumule près de 32 ans à la tête du Congo, entend solliciter un troisième mandat. Ses adversaires politiques espèrent le forcer à un second tour mais ne présenteront pas de front commun. Outre M. Sassou Nguesso (72 ans), huit candidats se sont déclarés, parmi lesquels des opposants de longue date, des transfuges de la majorité ou encore le général Jean-Marie Michel Mokoko, ancien chef d’état-major des armées.


Djibouti: possible boycott de l’opposition (avril)

Le président Ismaël Omar Guelleh, au pouvoir depuis 1999, brigue à 68 ans un quatrième mandat. L’Union pour le salut national (USN), la coalition de l’opposition, n’a pas encore décidé si elle prendrait part à l’élection et quel serait son candidat. La Constitution, amendée en 2010, ne limite plus le nombre de mandats présidentiels.

Tchad: Deby vers un 5e mandat (10 avril)

Au pouvoir depuis 25 ans, Idriss Deby Itno, se présente pour un cinquième mandat, après avoir été choisi comme candidat par le Mouvement patriotique du Salut (MPS, au pouvoir). Dirigeant son pays d’une main de fer, il laisse peu de marge de manoeuvre à ses opposants. Deux d’entre eux, Kassire Coumakoye et Malloum Yobode, se sont cependant déclarés candidats et devraient être rejoints par le chef historique de l’opposition, Saleh Kebzabo.


Gabon: Bongo favori (août)

Ali Bongo, 57 ans, devrait prochainement se déclarer candidat à un deuxième mandat. Face à une opposition désunie, il partira favori de l’élection à un tour, qui devrait se tenir entre août et octobre. La famille Bongo dirige le pays pétrolier depuis 1968, date de l’accession au pouvoir du père, Omar Bongo.

Zambie: retour aux urnes (11 août)

Elu en janvier 2015 pour achever le mandat du président Sata, décédé quelques semaines plus tôt, Edgar Lungu, 59 ans, a l’intention de se représenter. Il a modifié la Constitution : désormais, un candidat doit obtenir la majorité absolue des suffrages pour être élu.


Ghana: vers un nouveau duel Mahama/Akufo-Addo (7 novembre)

Le président John Dramani Mahama a déjà annoncé qu’il serait candidat à sa succession dans ce pays souvent cité comme un exemple de stabilité et de démocratie dans une région turbulente. Son parti, le Congrès démocratique national (NDC) a approuvé sa candidature à plus de 95%. Malgré un bilan assombri par un alourdissement de la dette et une dépréciation de la devise ghanéenne M. Mahama, 56 ans, va à nouveau affronter Nana Akufo-Addo, du Nouveau parti patriotique (NPP), son principal adversaire en 2012.


Guinée équatoriale: Obiang innamovible (novembre)

Teodoro Obiang Nguema, 73 ans dont 36 à la tête de son pays, sera candidat à sa succession pour la présidentielle, dont la date exacte n’est pas encore annoncée. Riche pays pétrolier à la population très pauvre, son régime corrompu est régulièrement dénoncé pour ses violations des droits de l’Homme et sa répression de l’opposition.

Gambie: pas de limite de mandats pour Jammeh (1er décembre)

A seulement 50 ans, Yahya Jammeh règne en maître depuis 1996 sur son pays, enclavé dans le Sénégal à l’exception de sa façade maritime, et récemment déclaré "Etat islamique". Réélu trois fois (en 2001, 2006 et 2011), il a fait adopter en 2002 un amendement constitutionnel supprimant la limite du nombre de mandats.

L’inconnue de la RDC

Le deuxième mandat de Joseph Kabila, 44 ans, s’achève en décembre mais l’opposition le soupçonne de tout faire pour contourner l’interdiction constitutionnelle qui lui est faite de se représenter. Une coalition d’opposants a appelé à une grève générale le 16 février pour adresser un "avertissement" au chef de l’État. Celui-ci entretient le mystère sur ses intentions, mais plusieurs responsables de la majorité demandent une période de transition de deux à quatre ans, nécessaire selon eux pour organiser des élections fiables dans ce pays de 85 millions d’habitants.

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