1er Mai : Marine Le Pen avec ses alliés européens à Nice

En présence de certains alliés européens, le Front national célébrera le 1er Mai à Nice pour défendre « l’identité » et « la souveraineté des nations ».

Le Front national ne fête pas le 1er Mai à Paris comme de coutume mais à Nice avec ses alliés européens pour défendre « l’identité » et « la souveraineté des nations », à un an des élections européennes qui pourraient confirmer la progression de ces partis nationaux-populistes. Invité à ce rassemblement, le chef de la Ligue italienne Matteo Salvini, victorieux dans son pays aux dernières législatives, pourrait cependant être retenu chez lui par des tractations gouvernementales.

Cette absence serait un revers symbolique pour la présidente du FN Marine Le Pen, engagée dans une nouvelle stratégie d’alliances, mais qui peine à concrétiser en France un rapprochement avec d’autres formations ou personnalités en vue du scrutin européen de 2019. Avant cette réunion organisée par le Mouvement Europe des nations et des libertés (MENL), Marine Le Pen déposera le matin une gerbe devant une statue de Jeanne d’Arc à Cannes (Alpes-Maritimes). Son père et cofondateur du FN – dont il a été exclu – Jean-Marie Le Pen fêtera, lui, comme à son habitude le 1er Mai à Paris devant la statue équestre de Jeanne d’Arc. C’est la quatrième année que père et fille fêtent le 1er Mai séparément.

Recomposition au Parlement européen

Outre la présidente du FN et le chef de la Ligue, sont annoncés à Nice le secrétaire général du FPÖ autrichien, Harald Vilimsky, le chef du Parti pour la liberté néerlandais (PVV) Geert Wilders et l’ancien dirigeant du Vlaams Belang belge et actuel président du MENL, Gerolf Annemans, ainsi que les dirigeants du KNP (Pologne), SPD (République tchèque), Volya (Bulgarie) et Nea Dexia (Grèce). Il s’agit de rassembler ceux qui sont déjà dans le groupe ENL (Europe des nations et des libertés) au Parlement européen et ceux susceptibles d’obtenir des élus l’an prochain, a expliqué à l’AFP l’eurodéputé Nicolas Bay, grand artisan de cette manifestation, qui copréside le groupe ENL.

La réunion sera l’occasion de célébrer les récentes victoires électorales en Autriche du FPÖ, en Italie de la Ligue, en Allemagne de l’AfD, voire en Hongrie du parti national-conservateur Fidesz de Viktor Orban, certes membre du PPE (droite) au Parlement européen, mais que Marine Le Pen a été une des premières à féliciter. Après ces victoires, « notre groupe ENL connaît un véritable changement de dimension », selon Nicolas Bay. L’ENL mise aussi sur une recomposition des groupes au Parlement européen avec le départ prévu en 2019 des eurodéputés britanniques, notamment du parti pro-Brexit et europhobe Ukip, qui appartiennent au groupe Europe de la liberté et de la démocratie directe (EFDD, souverainiste). Nicolas Bay entend travailler avec certains élus des groupes EFDD ou ECR (Conservateurs et réformistes européens).

Dialectique anti-immigration

Ces partis eurosceptiques ne manqueront pas de dénoncer une Union européenne « à bout de souffle, antidémocratique et punitive, symbolisée par la Commission qui veut imposer ses vues contre les peuples », résume Niolas Bay, qui préfère une « Union des nations européennes basée sur les libres coopérations entre États ». Mais pour le chercheur au CNRS Patrick Moreau, la priorité de ces partis n’est plus « la problématique européenne, qui ne permet pas de gagner des électeurs ». « Ils se concentrent désormais sur la dialectique anti-immigration, autour de laquelle on peut articuler tous les discours, sur le capitalisme, l’islam, la sécurité. »

Le FN a d’ailleurs relégué au second plan une éventuelle sortie de l’euro, qui l’avait divisé à la présidentielle. Et le FPÖ, depuis son entrée au gouvernement, « a arrêté son offensive anti-européenne », préférant critiquer l’immigration, de concert avec le chancelier conservateur Sebastian Kurz, rappelle Patrick Moreau. Cette réunion a suscité la colère du maire LR de Nice, Christian Estrosi, qui a publié une tribune signée par 370 personnalités liées à la cité azuréenne pour dénoncer un « rassemblement de haine et d’exclusion ». Des organisations de gauche organisent de leur côté, à l’issue du défilé syndical traditionnel, un « meeting concert » contre ce rassemblement d’extrême droite pour défendre les « valeurs républicaines et démocratiques, d’égalité, de paix et de solidarité ».

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