Yamina Benguigui renvoyée en justice, soupçonnée de patrimoine dissimulé

L’ancienne ministre française de la Francophonie Yamina Benguigui devra comparaître en justice, soupçonnée de déclarations de patrimoine et d’intérêts incomplètes durant ses deux ans au gouvernement entre 2012 et 2014, a appris lundi l’AFP de source judiciaire.

"Le parquet de Paris a décidé de faire citer devant le tribunal correctionnel Mme Benguigui", a déclaré cette source.

Mme Benguigui, réalisatrice avant d’entrer en politique, faisait l’objet d’une enquête judiciaire depuis le printemps.

Nommée en 2012 par le président socialiste François Hollande dans le gouvernement de l’ex-Premier ministre Jean-Marc Ayrault, elle avait été écartée début avril de la nouvelle équipe constituée par son successeur Manuel Valls.

L’annonce de son procès à venir, dont la date n’est pas fixée, intervient quelques jours après la démission d’un proche conseiller de M. Hollande, Faouzi Lamdaoui, appelé à comparaître en justice dans une autre affaire pour abus de bien sociaux.

Depuis l’arrivée du dirigeant socialiste à l’Elysée, sa présidence a été marquée par une série d’affaires retentissantes qui ont touché plusieurs membres de son équipe, conseillers ou ministres.

Outre Mme Benguigui et M. Lamdaoui, le chef de l’Etat a dû se séparer successivement d’un ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, banni de la vie politique pour avoir dissimulé des avoirs en Suisse, d’un très proche conseiller, Aquilino Morelle, soupçonné de conflit d’intérêts, et de deux secrétaires d’Etat, Thomas Thévenoud, qui ne payait pas ses impôts, et Kader Arif, soupçonné de favoritisme dans un dossier d’attribution de marchés publics.

Yamina Benguigui est mise en cause de son côté pour plusieurs déclarations incomplètes de son patrimoine et ses intérêts lorsqu’elle était au gouvernement.

La réalisatrice, qui a réfuté toute "fraude" ou "enrichissement", se voit reprocher d’avoir omis de déclarer qu’elle possédait 20% d’une holding de droit belge, actionnaire à 99% de sa société de production, puis qu’elle avait vendu cette part pour 430.000 euros.

Le montant de la transaction, qui remonte à janvier, constituait une modification substantielle de son patrimoine qu’elle était par ailleurs tenue de signaler dans un délai d’un mois, a-t-on précisé.

Selon une loi sur la transparence de la vie politique, adoptée en 2013 après l’affaire Cahuzac, des manquements dans des déclarations de patrimoine sont passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à trois ans de prison, 45.000 euros d’amende et dix ans d’inéligibilité.

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