WikiLeaks : les « phobies » et les goûts éclectiques de Mouammar Kadhafi

Avant la visite du « guide » de la révolution libyenne à New York, en septembre 2009, à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies, l’ambassadeur américain à Tripoli a dressé un portrait de M. Kadhafi.

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A l’occasion de la visite à New York de Mouammar Kadhafi pour assister à l’Assemblée générale des Nations unies, en septembre 2009, l’ambassadeur des Etats-Unis à Tripoli, Gene A. Cretz, se lance dans l’exercice très périlleux du portrait psychologique de l’imprévisible chef de la Jamahiriya libyenne.

En étudiant avec minutie les requêtes qui ont été adressées à ses services par la partie libyenne pour préparer ce séjour new-yorkais, l’ambassadeur américain formule une série d’hypothèses, comme le montre un "mémo" secret en date du 29 juillet obtenu par WikiLeaks et examiné par Le Monde.

Le diplomate relate tout d’abord la réaction initiale de l’entourage libyen à la demande d’une photo d’identité du "guide" répondant aux critères requis pour l’obtention d’un visa : pourquoi ne pas photographier l’un des innombrables portraits que comptent les rues de Tripoli ?

Listant ses possibles "phobies", l’ambassadeur croit ensuite comprendre que le "guide" n’apprécie guère de devoir séjourner dans les étages et qu’il rechigne aux vols long-courrier, a fortiori s’il doit survoler des mers et des océans, ce qui complique ses trajets.

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UNE INFIRMIÈRE UKRAINIENNE "AUX FORMES AFFIRMÉES"

"Il est tentant de tenir ses nombreuses excentricités comme autant de signes d’instabilité, mais Kadhafi est une personne complexe qui a réussi à se maintenir au pouvoir quarante ans par un équilibre habile d’intérêts et de réalisme politique", écrit Gene A. Cretz. "Maintenir le contact avec Kadhafi et son entourage n’est pas seulement important pour comprendre les motivations et les centres d’intérêt du dictateur en poste depuis le plus longtemps dans le monde, mais aussi pour surmonter les perceptions erronées qui se sont accumulées durant les décennies pendant lesquelles il s’est retrouvé isolé", ajoute-t-il.

L’ambassadeur estime ainsi que Mouammar Kadhafi se repose désormais sur un premier cercle très restreint, dont fait partie son fils Mouatassim, et beaucoup plus accessoirement une infirmière ukrainienne de 38 ans, "blonde, aux formes affirmées", selon la description recueillie par les diplomates, et qui l’accompagne "en toutes circonstances".

Avec encore plus de hardiesse, l’ambassadeur américain tente de cerner les goûts du "guide" à partir de l’observation de ses réactions devant les spectacles donnés à l’occasion de l’anniversaire de son arrivée au pouvoir, quelques jours auparavant, le 1er septembre. Le diplomate est formel : Kadhafi apprécie particulièrement les courses de chevaux et le flamenco.

Enfin, le même "mémo" dresse le constat du déclin de la légendaire garde prétorienne d’amazones dont s’est longtemps entouré Mouammar Kadhafi. En effet, note l’ambassadeur, "une seule femme en charge de la sécurité figurait dans la délégation d’environ 350 personnes présente à New York".

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