Washington va proposer aux pays du Golfe un nouveau pacte de sécurité (Kerry)

Les Etats-Unis vont proposer aux pays du Golfe un nouvel accord de sécurité, a dit vendredi le secrétaire d’Etat John Kerry après avoir vu ses homologues arabes en vue d’un sommet mi-mai où Barack Obama tentera de rassurer ces monarchies inquiètes face l’Iran.

"Aujourd’hui et à Camp David (le 13 mai), nous sommes en train d’étoffer une série de nouveaux engagements qui créeront entre les Etats-Unis et le CCG (Conseil de coopération du Golfe) un nouveau pacte de sécurité", a déclaré M. Kerry lors d’une conférence de presse à Paris, aux côtés de son homologue saoudien Adel Al Joubeir.

Le chef de la diplomatie américaine s’est enfermé toute l’après-midi à la résidence de l’ambassade des Etats-Unis avec les ministres des Affaires étrangères des six pays du CCG (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar).

Les alliés ont discuté d’une "nouvelle série d’initiatives qui nous emmèneront au-delà de tout ce que nous avions auparavant", s’est félicité John Kerry, sans donner plus de détails.

La réunion de Paris était censée préparer un sommet la semaine prochaine entre les Etats-Unis et les pays du CCG. Les six dirigeants du groupe régional seront accueillis mercredi par le président Obama à la Maison Blanche avant de se retrouver le lendemain dans la résidence présidentielle de Camp David, à une centaine de kilomètres au nord de Washington.

Le président américain tentera de rassurer ses partenaires arabes du bien-fondé de sa politique d’ouverture à l’égard de l’Iran et d’un éventuel sur le programme nucléaire de Téhéran.

A Paris, John Kerry était accompagné de la directrice politique du ministère des Affaires étrangères américain, Wendy Sherman, qui pilote les négociations du groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) avec l’Iran.

Au-delà des inquiétudes sur un éventuel accord définitif d’ici au 30 juin et la crainte que l’Iran ne se dote in fine de la bombe atomique tout en ayant obtenu la levée des sanctions qui étranglent son économie, les monarchies du Golfe ont aussi le sentiment très net d’un désengagement américain dans la région.

De Ryad à Abou Dhabi en passant par Manama, la découverte, il y a deux ans, de discussions secrètes entre Washington et Téhéran a eu un impact retentissant pour ces puissances sunnites, notamment l’Arabie saoudite rivale régionale de l’Iran chiite.

La Maison Blanche insiste sur les bienfaits d’un possible accord sur le nucléaire iranien, mais martèle qu’elle n’est aucunement engagée dans un processus plus large de normalisation avec Téhéran.

Mais les dirigeants du Golfe voient une réelle évolution dans l’approche américaine. Rappelant les propos d’Obama sur la "ligne rouge" des armes chimiques en Syrie qui n’ont jamais été suivis d’effets, ils s’inquiètent de l’influence grandissante de l’Iran dans la région, en Syrie, mais aussi en Irak, au Yémen ou encore au Liban.

A Paris, le ministre saoudien Joubeir s’est contenté de plaider pour "une intensification et un renforcement de la relation de sécurité entre les Etats-Unis et le CCG", refusant d’entrer dans les détails.

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