"Au moins 710 postes d’emploi sont en jeu dans le seul secteur de la construction", précise la chambre dans une étude sur les risques de l’abandon du système de paradis fiscal vieux de plusieurs de décennies.
Plus de 700 riches étrangers bénéficient de ce régime dans le seul canton de Genève qui en tire en moyenne plus de 130 millions de dollars par an, sans compter la manne liée à l’imposition sur les donations, les successions et l’emploi.
"Nos principaux clients se montrent inquiets par rapport à la votation de novembre", a déclaré Bernard Droux, ancien président de la Fondation Genève Place Financière et gérant à la banque Lombard Odier.
Selon lui, de nombreux riches étrangers songent à émigrer sous d’autres cieux en cas d’acceptation de l’initiative abolitionniste de la gauche. "Le Royaume-Uni est prêt à les accueillir", a-t-il indiqué à la presse, en citant également la Belgique, le Portugal et l’Italie.
Quelque 5.634 millionnaires étrangers bénéficient d’un système fiscal avantageux leur permettant d’être taxés uniquement sur le train de vie et non pas sur la fortune.
Au total, les riches étrangers versent chaque année un peu moins de 600 millions d’euros au fisc suisse, une manne qui risque de disparaître si ces contribuables décidaient de quitter la Suisse en cas de vote favorable le 30 novembre.
Le pays helvétique figure en tête du classement 2013 des paradis fiscaux, selon l’indice de l’opacité financière établi par le Réseau mondial pour la justice fiscale, Tax Justice Network.
Le Luxembourg et Hong Kong occupent les deuxième et troisième places du classement 2013, suivis des Iles Caïmans, Singapour et des Etats-Unis.
D’après les experts, le Royaume-Uni aurait facilement détrôné la Suisse en tête du classement si l’on prend en compte les territoires outre-mer, à savoir Bermudes, Jersey et Gibraltar.