Vente de Rafale à l’Egypte : « encore plusieurs jours » de discussions (Paris)

Les négociations sur la vente de 24 avions de chasse français Rafale à l’Egypte, soit un contrat de 4 à 5 milliards d’euros, sont suspendues à un feu vert du président Abdel Fattah al-Sissi et vont nécessiter "encore plusieurs jours de dialogue", a indiqué mardi le ministère français de la Défense.

"Contrairement aux informations relayées ici ou là sur une approbation ou une signature de l’offre francaise par le président égyptien Sissi, aucune officialisation, signature ni approbation de cette offre n’a été émise au Caire", a relevé un porte-parole du ministère.

"Il reste encore plusieurs jours de dialogue pendant lesquels nous restons extrêmement prudents quant à toute annonce intempestive", a-t-on ajouté de même source.

Les discussions pourraient aboutir "cette semaine", a-t-on indiqué de source diplomatique française. "Nous leur avons fait des conditions financières intéressantes. On devrait y arriver. Dans la semaine. Mais tant que ce n’est pas signé, ce n’est pas signé", a souligné cette source.

Ce contrat, très attendu, représenterait le premier succès à l’exportation du Rafale, qui équipe depuis 2004 l’armée française mais n’a jamais trouvé jusqu’ici preneur à l’étranger.

Le PDG du constructeur Dassault Aviation, Eric Trappier, avait affirmé samedi dans le quotidien Le Figaro que l’avionneur était en passe de "réussir le premier contrat export du Rafale".

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a souligné dans la foulée que les discussions étaient "bien avancées" mais "pas conclues". "J’espère que ça se fera", a-t-il dit dimanche.

Selon le quotidien Les Echos, l’accord prévoit que la Coface, organisme français d’assurance-crédit, garantisse 50% de la commande, hors paiement de l’acompte, qui représente en général 15% du montant de ce genre de contrat. Le Caire, qui souhaitait au départ une garantie portant sur 90% du montant hors acompte, aurait ainsi accepté de revoir ses prétentions à la baisse, affirme le quotidien.

Amnesty International France a appelé pour sa part Paris à "suspendre tous les transferts d’armes" à l’Egypte en raison de la "répression, sans précédent depuis 30 ans" qui sévit dans le pays.

A la veille du quatrième anniversaire de la chute du président Hosni Moubarak, le 11 février 2011, l’ONG a demandé, dans un communiqué, la libération d’Ahmed Maher, Mohamed Adel et Ahmed Douma, figures de proue de la révolution qui a conduit au renversement du Raïs, emprisonnés pour avoir appelé à manifester il y a plus d’un an.

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