Venezuela: l’opposition met la pression sur Maduro avec une grève générale

Le Venezuela est affecté jeudi par une grève générale à l’appel de l’opposition, portée par le vote massif de 7,6 millions de citoyens lors d’une consultation symbolique dimanche contre le président Nicolas Maduro et son projet de modifier la Constitution.

Le pays est perturbé depuis bientôt quatre mois par une vague de manifestations violentes qui ont fait près d’une centaine de morts, accompagnées de blocages de rues dans une économie au ralenti.

La grève a commencé à 06H00 locales (10H00 GMT), alors que les antichavistes –du nom d’Hugo Chavez, président de 1999 à sa mort en 2013, dont M. Maduro est l’héritier– sont lancés dans un contre-la-montre: dans dix jours, les 545 membres de l’assemblée constituante doivent être élus avec pour mission de réécrire la Constitution.

Le chef de l’Etat compte y inscrire les programmes sociaux, le contrôle des prix pour limiter l’inflation –estimée à 720% pour 2017 par le FMI–, et la distribution d’aliments subventionnés afin de combattre la pénurie.

Pour le gouvernement, cette future assemblée sera un "superpouvoir" qui aura la capacité de dissoudre le Parlement et dont la durée du mandat n’est pas définie.

"J’ai sept ouvriers et je vais leur payer la journée. Peu importe de perdre une journée de travail quand on est en train de perdre un pays. Je rejoins la mobilisation pour essayer de sauver le peu qui nous reste, pour accroître la pression", a expliqué à l’AFP Omar, 34 ans, patron d’une petite entreprise de bâtiment au sud-est de Caracas.

Confronté à une intense pression diplomatique, le chef de l’Etat socialiste assure que (le projet de) Constituante sera maintenu contre vents et marées "pour la paix et le redressement économique" du pays.

"Elle se maintient, plus que jamais", a souligné mardi M. Maduro, en rejetant les menaces de sanctions économiques "fortes" de Donald Trump en cas d’élection de cette assemblée.

La grève générale est soutenue par le patronat, les chambres de commerce et d’industrie, une partie des syndicats, les étudiants et les entreprises de transport.

Certains secteurs économiques, accusés par le président de mener une "guerre économique" contre le pays, craignent l’instauration, via la Constituante, d’un modèle économique "à la cubaine", qui empirerait selon eux la situation économique du pays.

Mais le gouvernement, qui a menacé de sanctions les entreprises participant à la grève, a de son côté la très stratégique industrie pétrolière et la fonction publique, qui compte près de trois millions d’employés.

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