Armés de clairons et de sifflets ou martelant des casseroles, les manifestants de l’opposition ont bloqué les carrefours et les principales voies de Caracas et des autres villes du pays, générant un véritable chaos pour la circulation automobile.
"Pas un de plus", "Non à la dictature", "Non à la répression": sous ces banderoles accusatrices, dans un quartier de l’est de Caracas, les manifestants hurlaient leur colère contre Nicolas Maduro, "un lâche, assassin d’étudiants".
"C’est une manifestation contre la brutalité avec laquelle ils assassinent nos jeunes. J’ai mal à mon pays, nous devons sortir dehors pour lutter", témoignait Rina Torres, venue vêtue de noir pour participer aux rassemblements, dans un autre quartier de l’est de la capitale vénézuélienne.
Comme les autres, Rina était là pour dénoncer la mort jeudi à Caracas de David Vallenilla, 22 ans, atteint de trois balles au thorax. Des balles tirées par un sergent de la police de l’air, selon des photos et des vidéos diffusées par des médias locaux.
Cette information a été confirmée par le ministre de l’Intérieur Nestor Reverol, qui a précisé vendredi que le tireur avait été "identifié" et qu’une enquête était ouverte pour déterminer sa responsabilité.
S’exprimant devant les plus hauts gradés des forces armées vendredi, le président vénézuélien Nicolas Maduro a confirmé que le tireur serait soumis "à la loi", sans préciser cependant s’il avait déjà été placé en détention.
Dans cette déclaration, retransmise à la télévision nationale, le chef de l’Etat a appelé les forces de l’ordre à "faire en sorte" que "plus personne ne meure, jamais": "Il faut parvenir à la paix, à la paix et à la vie, et que plus personne ne meure, jamais. C’est l’objectif".
Dans son discours, M. Maduro a indirectement accusé les dirigeants de l’opposition de pousser à la violence: "Quels sont leurs objectifs ? Laisser la mèche allumée, et qu’il y ait un meurtre ici, un mort là ? C’est comme un compte-gouttes mortel", a-t-il accusé.