Venezuela : Fitch abaisse la note du groupe pétrolier PDVSA

L’agence de notation financière Fitch, comme Moody’s avant elle, a abaissé mardi la note du groupe pétrolier d’Etat vénézuélien PDVSA, en la faisant passer de « CC » à « C », et en jugeant qu’un défaut du pays était « hautement probable ».

Cette décision fait suite à l’annonce le 2 novembre par le gouvernement de Nicolas Maduro de son intention de renégocier la dette extérieure du pays, a précisé l’agence dans un communiqué. Dans la foulée, Fitch avait abaissé à "C" la note de la dette du Venezuela lui-même.

Cette décision s’explique également par le non-remboursement d’emprunts internationaux, a indiqué l’agence. Ces emprunts sont toutefois encore couverts par une "période de grâce", c’est-à-dire un délai supplémentaire pour les rembourser.

Si le Venezuela ou sa compagnie pétrolière ne sont donc pas encore formellement en défaut, une telle hypothèse n’en est pas moins "hautement probable", selon Fitch.

L’agence s’aligne ainsi sur sa concurrente Moody’s, qui avait abaissé lundi la note de PDVSA, passée de "Caa3" (risque de crédit) à "Ca" (dette hautement spéculative avec risque de défaut).

"La qualité de crédit de PDVSA continue de refléter les liens étroits que le groupe entretient avec le gouvernement vénézuélien en tant qu’entité publique, combinée à un contrôle absolu du gouvernement sur les stratégies commerciales et les ressources nationales", a souligné Fitch, mettant en exergue "l’affaiblissement des liquidités" de la compagnie pétrolière vénézuélienne.

"Les transferts importants de fonds au gouvernement ont fortement affecté la production de flux de trésorerie de PDVSA", selon l’analyse de l’agence de notation.

Le chef de l’Etat Nicolas Maduro a annoncé jeudi dernier que son gouvernement allait entamer un refinancement et une restructuration de sa dette extérieure estimée à quelques 150 milliards de dollars, sans toutefois préciser quels mécanismes il utiliserait.

Au total, d’ici la fin de l’année, le Venezuela doit rembourser entre 1,4 et 1,8 milliard de dollars d’intérêts de divers bons.

Selon certains analystes, le pays, plongé depuis des mois maintenant dans une crise politique aiguë, pourrait se retrouver en défaut de paiement de facto dès ce week-end, date à laquelle expirent les derniers délais de remboursement pour certains emprunts obligataires. (afp)

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