Vaste remaniement du gouvernement en Tunisie

Le Premier ministre tunisien Habib Essid a annoncé mercredi un vaste remaniement de son gouvernement qui touche une dizaine de portefeuilles dont l’Intérieur et les Affaires étrangères, sur fond de critiques contre l’efficacité de l’ancienne équipe.

Il intervient alors que la Tunisie, pionnière des printemps arabes, fait face à d’importants défis économiques et sécuritaires, notamment après avoir été frappée en 2015 par trois attentats majeurs revendiqués par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Ce remaniement, qui était attendu depuis plusieurs semaines, est le premier effectué depuis que le président Béji Caïd Essebsi a été investi le 31 décembre 2014.

Selon la liste du nouveau cabinet diffusé en début de soirée, Khemaies Jhinaoui remplace Taieb Baccouche aux Affaires étrangères, tandis que Hedi Majdoub succède à Najem Gharsalli au ministère de l’Intérieur, un département où plusieurs changements internes étaient déjà intervenus dans le sillage de l’attentat suicide du 24 novembre à Tunis. Douze membres de la garde présidentielle avaient été tués en plein coeur de la capitale.

Le poste de la justice, assuré par interim par le ministre de la Défense Farhat Horchani depuis le limogeage à l’automne de Mohamed Salah Ben Aïssa, revient à Omar Mansour.

les ministères du commerce et de la Culture reviennent respectivement à Mohsen Hassen et Sonia Mbarek.

Parmi les ministères non concernés par le remaniement figure celui de la Formation professionnelle et de l’Emploi, tenu par Zied Laadhari, unique représentant du parti islamiste Ennahda.

L’ensemble des postes de secrétaire d’État –14 au total– ont par ailleurs été supprimés dans le cadre de ce gouvernement resserré.

Le premier gouvernement Essid était issu des législatives et de la présidentielle de l’automne 2014, remportées par le parti anti-islamiste Nidaa Tounes et son chef, M. Caïd Essesbi, premier président de Tunisie démocratiquement élu au suffrage universel.

Nidaa Tounes avait toutefois scellé dans la foulée une alliance avec Ennahda, parti qui était sorti vainqueur des premières élections de l’après-révolution fin 2011.

Si la Tunisie est parvenue à assurer sa transition démocratique issue de cette révolution ayant chassé le dictateur Zine el Abidine Ben Ali, elle peine plus que jamais à faire redémarrer son économie.

Elle a par ailleurs connu depuis 2011 une progression de la menace jihadiste et a été frappée l’an dernier par trois attentats majeurs. Deux ont visé des sites touristiques et fait soixante morts dont 59 touristes, l’un au musée du Bardo en mars (22 morts) et l’autre dans un hôtel près de Sousse (sud de Tunis) en juin.

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