Ces propos ont provoqué l’indignation de nombre de personnalités, notamment du chef du gouvernement, Enrico Letta, qui les a qualifiés d’"inacceptables". "Les paroles rapportées aujourd’hui par la presse et attribuées au sénateur Calderoli à propos de Cécile Kyenge sont inacceptables et dépassent toutes les limites", a-t-il commenté dans un communiqué officiel, dans lequel il assure également Cécile Kyenge de "sa pleine solidarité et de son soutien". Deux députés du Parti démocrate (PD, gauche), Khalid Chaouki et Gianni Cuperlo, ont exigé la démission de Roberto Calderoli de la vice-présidence du Sénat. Une sénatrice du PD, Anna Finocchiaro, s’est elle engagée à "demander des comptes au sénateur Calderoli" lundi au Sénat. "En attendant, j’espère que le vice-président du Sénat trouvera la dignité de s’expliquer et de s’excuser auprès de la ministre", rapporte l’AFP.
Appel au viol
Ce n’est pas la première fois que la ministre pour l’Intégration est la cible de commentaires racistes. En juin, une élue locale, également membre de la Ligue du Nord, avait proposé que Cécile Kyenge soit mise à la place d’une victime d’un viol afin qu’elle "comprenne". "Mais personne ne la viole jamais, juste pour lui faire comprendre ce que peut éprouver la victime de ce terrible délit ?" avait écrit Dolores Valandro sur sa page Facebook. Cette sortie suivait la publication d’une tribune intitulée "Tous les crimes des immigrés" après la tentative de viol présumée de deux Roumaines par un Noir à Gênes.
Depuis son arrivée au gouvernement, Cécile Kyenge subit les insultes racistes. "Ministre bonga-bonga", "négresse" ou encore "singe congolais" avaient été entendus lors de sa première apparition à l’Assemblée. Ce à quoi la ministre congolaise répond : "Je ne suis pas de couleur, je suis noire, et je le répète avec fierté."