Une météorite tombée dans le désert marocain relance le débat sur la vie sur Mars

Une petite météorite d’origine martienne, tombée sur Terre en 2011, pourrait contenir des traces de carbone « d’origine biologique », ont affirmé, mardi, des chercheurs, relançant ainsi le débat autour de la présence de formes de vie sur Mars.

Ejectée de Mars par l’impact d’un astéroïde, cette roche martienne baptisée "Tissint" ou "NWA 7397" et qui présente des cavités remplies de traces de matière carbonée, avait atterri dans le désert du Maroc le 18 juillet 2011.

Ces traces ont poussé l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et une équipe internationale (Chine, Japon et Allemagne) à réaliser une analyse dont les résultats "plaident pour une origine biologique de ces inclusions" de carbone, selon un communiqué de l’EPFL.

Les chercheurs estiment, dans cette étude publiée dans "Meteoritics and Planetary Sciences", que "celles-ci feraient suite à l’infiltration d’un liquide riche en matière organique dans les fissures de la roche lorsque celle-ci était encore sur la Planète rouge".

"Jusqu’ici, aucune autre explication ne nous convainc davantage", a déclaré de son côté, le directeur du laboratoire des sciences de la Terre et des planètes de l’EPFL, Philippe Gillet.

Plusieurs équipes de recherche ont d’ores et déjà pu démontrer que la "NWA 7397" venait de Mars et que ce composant était de nature organique. Mais le débat sur l’origine de ce carbone bat son plein.

Des analyses chimiques, microscopiques et isotopiques de cette matière carbonée ont "montré que ces inclusions avaient été piégées dans la météorite avant qu’elle ne soit éjectée de Mars en direction de la Terre", selon les chercheurs. Ces derniers jugent "probable" que cette matière ait été déposée à basse température dans ces fissures "par infiltration d’un liquide riche en composés organiques".

M. Gillet reconnaît qu’"il est délicat d’asséner des certitudes, surtout dans un domaine aussi sensible", en se disant "ouvert à ce que d’autres études viennent contredire" la sienne. "Nos conclusions sont toutefois de nature à relancer activement le débat consacré à l’existence possible d’une activité biologique sur Mars, du moins dans le passé", se félicite-t-il.

La NWA 7397 ou Tissint, avait atterri à proximité du village de Tissint, dans la région de Tata, dans le sud du Maroc. Il aura fallu attendre le mois d’octobre de la même année pour retrouver le premier fragment de la roche.

"Sa classification a été réalisée par le Pr. Tony Irving de l’université de Washington (USA) qui a montré qu’il s’agit bien d’une météorite martienne de type Shergottite", expliquait alors Pr. Hasnaa Chennaoui, ayant dirigé l’équipe de l’Université Hassan II de Casablanca qui avait été chargée d’identifier le lieu exact de sa chute.

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