Une majorité de Suisses rejette une initiative visant la limitation de l’immigration

Une majorité de Suisses a rejeté, dimanche, un projet d’amendement constitutionnel visant la limitation de l’immigration, initié par l’organisation écologique Ecopop au nom de "la sauvegarde de l’environnement".

Plus de 70 pc des électeurs ont balayé l’initiative "Halte à la surpopulation" qui propose d’instaurer un quota d’immigration pour réduire de 75 pc le nombre d’étrangers actuellement autorisés à s’installer dans le pays, rapporte la télévision helvétique RTS.

A Genève, où des résultats quasi-définitifs ont été proclamés, 78,4 pc des votants ont opposé un "non" cinglant au projet malthusien d’Ecopop.

Dix mois après le vote populaire contre "l’immigration de masse" qui a mis à mal les relations avec l’UE, les Suisses semblent avoir mesuré le prix à payer par l’économie en cas d’un tour de vis sur la libre-circulation des travailleurs.

Le texte présenté fixe comme objectif de limiter le solde migratoire annuel du pays à 0,2 pc de la population, soit quelque 16.000 personnes par année.

Très critiqué par les partis politiques et les milieux d’affaires, le projet exige que l’exécutif consacre 10 pc de son aide globale au développement aux programmes de maitrise des naissances dans les pays du sud.

Même le principal parti de droite populiste, l’Union démocratique du centre (UDC), qui avait initié en février le vote anti-immigration du 9 février, trouve l’initiative "excessive". Son président d’honneur, Christoph Blocher, a clairement mis en garde contre le projet en estimant que celui-ci est "dangereux et provoquerait des dégâts économiques pour le pays".

En outre, les organisations patronales ont vivement critiqué le texte et expliqué que certains secteurs économiques emploient un tiers d’étrangers, d’où le caractère irréaliste de l’initiative des écologistes.

En 2013, la Suisse comptait 8,14 millions d’habitants, en hausse de 1,3 pc sur une année, parmi eux un quart sont des étrangers, d’après les chiffres de l’Office fédéral de la statistique.

A l’occasion de cette même consultation populaire, les électeurs ont rejeté deux autres textes portant sur les réserves d’or de la Banque centrale suisse (BNS) ainsi que sur l’abolition des "forfaits fiscaux".

Le premier projet, présenté par le Parti populaire (extrême droite), prévoyait que la Banque centrale devrait détenir au moins 20 pc de ses actifs en or (contre 8 pc actuellement), les septièmes à l’échelle mondiale.

Quant au second projet destiné à abolir les "forfaits fiscaux", rejetés par 60 pc des votants, il propose d’instaurer un régime d’imposition pour les résidents étrangers qui n’exercent aucun travail, non pas en fonction de leurs revenus mais de leur train de vie.

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