Une « Flamme de l’espoir » à Molenbeek pour les victimes des attentats de Paris et Bruxelles

Une sculpture intitulée « La Flamme de l’espoir », réalisée par l’artiste marocain Mustapha Zoufri, en hommage aux victimes des attentats jihadistes de Paris et Bruxelles a été inaugurée ce mardi à Molenbeek, commune de la capitale belge. Ce monument a été réalisé en partenariat avec le Conseil de la Communauté marocaine à l’étranger (CCME) et la commune de Molenbeek-Saint-Jean.

Conçue en acier inoxydable de 2m70 de hauteur sur 1m25 de largeur, l’œuvre de Mustapha Zoufri est constituée d’une superposition de mots, un langage imaginaire et abstrait.

"Moustapha Zoufri a réalisé une sculpture en forme de boîte rectangulaire ajourée dont les parois sont découpées selon des formes de la calligraphie arabe. La dimension abstraite de l’oeuvre doit permettre à chaque citoyen de s’approprier les éléments de la culture de l’autre", a expliqué Abdellah Boussouf, secrétaire général du CCME, organisation qui a financé la sculpture. A sa base, une lumière rappelle les centaines de bougies que les habitants avaient allumées sur cette même place après les attentats de Paris.

Molenbeek a été "doublement sanctionnée", a regretté M. Boussouf. Comme victime, car une jeune mère de famille molenbeekoise est décédée dans l’explosion à la bombe du métro de Bruxelles le 22 mars (32 morts au total). Mais aussi "malheureusement, injustement", car la commune s’est retrouvée "montrée du doigt" quand il a été révélé que plusieurs jihadistes étaient originaires du quartier.

Le monument a été installé devant le siège de la commune de Molenbeek pour symboliser le vivre-ensemble et l’esprit de tolérance qui a toujours marqué les relations sociales dans les quartiers bruxellois.

«Cette sculpture était prévue initialement pour célébrer les 50 ans de l’immigration marocaine, puis il y a eu les attentats de Paris et ceux de Bruxelles qui nous ont plongé dans une tristesse infinie et qui ont été une source d’inspiration pour l’ériger à jamais ici comme une stèle inébranlable contre l’intolérance et l’obscurantisme», a confié à la presse M. Zoufri.

Ce monument est, selon lui, «une ode silencieuse à la paix et à l’espérance au cœur d’un quartier stigmatisé, voire diabolisé depuis les récents événements tragiques», affirmant qu’il la dédie «à tous les innocents massacrés dans le monde ».

La Bourgmestre de la commune de Molenbeek Françoise Schepmans a souligné, pour sa part, que «depuis le 13 novembre (NDLR : date des attentats de Paris), plus rien n’est pareil pour notre commune", relevant que «les Belges ont été profondément heurtés par ces attaques terroristes dans la ville lumière (…). Mais, à Molenbeek, la douleur fut encore plus marquée lorsqu’on apprit que plusieurs terroristes venaient de la commune."

"La ‘Flamme de l’Espoir », a-t-elle ajouté « va illuminer les coeurs pour que pareil drame ne se produise plus jamais ».

Lauréat de l’Académie royale des beaux arts de Bruxelles et de l’Ecole supérieure des arts visuels de Mons, Mustapha Zoufri 57 ans, a beaucoup travaillé sur la mosaïque moresque et arabo-musulmane, en particulier sur la naissance des formes via l’exercice géométrique et arithmétique (carré magique / carré de l’harmonie).

Il s’est ensuite, penché sur l’abstraction lyrique, influencé en cela par Gérard Schneider, Matisse, Paul Klée, Kandinsky, Miro ou encore Belkahia. Quand il n’est pas au chevet de ses lettres, de ses toiles, il s’adonne à ses autres talents de sculpture et gravure notamment.

«La flamme de l’espoir» lui a demandé plus de six mois de travail et nécessité une tonne d’acier.

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