Un premier Conseil des ministres pour fixer le cap de l’ère Macron

Emmanuel Macron préside jeudi son premier Conseil des ministres, l’occasion de fixer le cap de son quinquennat à un gouvernement qu’il veut « collégial », « collectif » et à l’image de la recomposition politique lancée pour les législatives.

Le nouveau président "fixera à cette occasion les grandes orientations de son quinquennat et la feuille de route du gouvernement", mais aussi "la méthode de l’action gouvernementale qui doit reposer sur deux piliers: la collégialité, et l’action collective", explique-t-on à l’Elysée.

Comme le veut la tradition, la nouvelle équipe fera une photo de famille, du moins si la météo qui s’annonce pluvieuse le permet.

Le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner connaîtra son baptême du feu face à la presse avec son premier compte rendu du Conseil, succédant dans cet exercice à Stéphane Le Foll.

Autour de la table du Conseil, outre Emmanuel Macron et le Premier ministre Edouard Philippe: 18 ministres et quatre secrétaires d’Etat, dont la moitié proviennent de la société civile, du jamais vu sous la Ve République.

Ce gouvernement est "évidemment bâti pour durer" au-delà des législatives, a assuré M. Philippe jeudi matin sur France Inter. Le chef du gouvernement a expliqué qu’il s’impliquerait "bien sûr" dans cette bataille électorale pour "donner au président de la République la majorité dont il a besoin", sans toutefois dire explicitement s’il ferait campagne pour les candidats de La République en Marche face à ceux de son parti, Les Républicains.

M. Philippe a confirmé la nomination d’un médiateur dans le dossier de Notre-Dame-des-Landes et promis d’aller "beaucoup plus loin" dans le texte sur la moralisation de la vie publique attendu avant les législatives, précisant toutefois préférer "les règles claires plutôt que l’inquisition".

De son côté, Richard Ferrand, cheville ouvrière d’En Marche ! et ministre de la Cohésion des territoires, a assuré que le gouvernement appliquerait "le projet présidentiel" d’Emmanuel Macron. "Le seul juge, c’est le suffrage universel", a-t-il dit, alors que M. Macron, qui prône une hausse de la CSG, a nommé à Bercy deux figures des Républicains, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, dont le parti fait campagne contre cette mesure.

M. Darmanin a toutefois jugé jeudi matin sur Cnews que la CSG était un "bon impôt" car "il est proportionnel".
"Prises d’otage"

"C’est assez malin de la part d’Emmanuel Macron de mettre les deux prises d’otage de droite à Bercy pour incarner l’augmentation des impôts et de la CSG", a raillé François Baroin, chef de file de LR pour les législatives. Mais "ils sont très isolés. Edouard Philippe a sans doute tenté d’en amener beaucoup plus; en réalité il a perdu ses arbitrages".

Avec Bruno Le Maire à l’Economie et Gérald Darmanin à l’Action et aux Comptes publics, Emmanuel Macron confie Bercy à la droite, toujours plus fractionnée, tandis que les socialistes entrés dans ce nouveau gouvernement affaiblissent encore un peu plus le PS.

Ce gouvernement assez resserré comporte quatre socialistes, deux radicaux de gauche, trois centristes, deux LR, les autres provenant de la société civile.

La parité sera presque parfaitement respectée, avec onze femmes et onze hommes et autant de ministres de plein exercice de l’un comme de l’autre sexe parmi les membres du gouvernement, même si la présence d’Emmanuel Macron et du Premier ministre fera pencher la balance du côté masculin.

L’escrimeuse, double championne olympique Laura Flessel, ministre des Sports, l’éditrice Françoise Nyssen (Actes Sud), ministre de la Culture, ou Muriel Pénicaud, ministre du Travail, feront une entrée remarquée dans le grand bain de la politique avec huit autres représentants de la société civile.

Nicolas Hulot attirera également la lumière des projecteurs. L’ex-animateur vedette d’Ushuaïa, désormais ministre de la Transition écologique, constitue l’une des prises majeures d’Emmanuel Macron après avoir refusé précédemment les sollicitations de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande.

Deux ministres retrouveront par ailleurs la table du Conseil: Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense de François Hollande, promu ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, et Annick Girardin, nommée aux Outre-mer.

afp

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