Un nouvel attentat replonge la capitale turque dans la panique et l’horreur

En quelques minutes à peine, les autorités confirme qu’il s’agit d’une attaque « terroriste »: une voiture piégée qui à explosé à un feu rouge, juste à côté d’une convoi d’autobus transportant des militaires.

Tout a commencé par une énorme déflagration qui a secoué le centre d’Ankara et poussé ses habitants à leurs balcons et leurs fenêtres, épouvantés. Et puis le hululement des ambulances a pris le relais et enveloppé les rues de la ville.

Il est 18h31 (16H31 GMT) ce mercredi soir, la capitale turque vient à nouveau d’être frappée par un attentat meurtrier, quatre mois à peine après celui qui a fait 103 morts devant la gare centrale, lors d’une manifestation de partisans de la cause kurde.
Le bilan est encore provisoire, mais l’explosion a fait au moins 28 morts et 61 blessés. Piste islamiste ou kurde ? Le gouvernement s’est refusé à mettre en cause qui que ce soit dans l’immédiat.

Mais la Turquie est sur le qui-vive depuis plusieurs mois à la suite d’une série d’attentats qui ont visé son territoire depuis l’été dernier, tous attribués par les autorités au groupe jihadiste de l’Etat islamique (EI).

Le pays est également affecté par la reprise du conflit kurde et l’artillerie d’Ankara bombarde depuis plusieurs jours des positions à la frontière turco-syrienne tenues par les milices kurdes de Syrie, qui ont profité de l’offensive des forces du régime de Damas dans la province d’Alep (nord), appuyées par les raids aériens russes, pour prendre le contrôle de nouveaux territoires.

"J’étais sur le boulevard principal, à environ 500 mètres du lieu (de l’attentat)", raconte un témoin, Gurkan, 25 ans. "Les gens ont commencé à courir dans tous les sens, pris de panique, dès que nous avons entendu l’explosion", poursuit-il, "moi j’ai vu une énorme boule de feu grandir".

La détonation a été d’une telle force qu’elle a été entendue dans plusieurs quartiers de la deuxième ville de Turquie, qui compte près de 5 millions d’habitants.

La police a déployé de très importants effectifs pour fermer hermétiquement la zone, qui abrite le coeur du pouvoir turc: de nombreux ministères, le Parlement et l’état-major général de l’armée turque notamment.

– ‘Panique générale’ –

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Dans le ciel encore chargé de l’épaisse fumée noire dégagée par les véhicules en feu, un hélicoptère de la police fait du sur-place.

Moins d’une demi-heure après l’attentat, une deuxième détonation a secoué le quartier, faisant craindre une nouvelle attaque. Il ne s’agissait que d’un colis suspect qu’une équipe de démineurs a fait exploser.

Devant les cordons des forces de l’ordre, l’ambiance est électrique. Des bagarres éclatent entre les forces de sécurité et des badauds qui veulent s’approcher au plus près des lieux du drame. "C’est votre façon de protéger le pays ?", s’énerve un homme.

Après les secours, les journalistes sont les premiers sur place, juste avant des députés de l’opposition arrivés en voisins du Parlement, à quelques pâtés de maisons de là.

"J’étais à l’Assemblée au moment de l’attaque. J’ai entendu ce grand bruit et j’ai marché jusqu’à l’état-major de la marine", témoigne l’un d’eux, Engin Altay, du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate).

"Tout le monde était paniqué, même les forces de sécurité", ajoute l’élu. "Les pompiers n’ont pas pu avancer. Il y avait un énorme feu. J’ai vu des bus en flammes. Je n’étais qu’à 50 m. C’est une vision très triste qui heurte la conscience publique".

S’il concède être parfaitement conscient des risques qui pèsent sur la Turquie, M. Altay se désole que rien n’ait permis d’empêcher cette nouvelle attaque. "Ca peut arriver à n’importe quel moment, en n’importe quelle occasion", lâche-t-il, "et personne ne savait comment l’empêcher".

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