Un juif poignarde quatre Palestiniens et Arabes israéliens, l’animosité grandit

Un juif a poignardé vendredi dans le sud d’Israël deux Palestiniens et deux Arabes israéliens, dans le premier acte de représailles contre une vague d’agressions au couteau de Palestiniens visant juifs ou Israéliens dans un climat d’animosité grandissante.

Peu après, un adolescent juif a été légèrement blessé à l’arme blanche à Jérusalem, selon la police qui a arrêté un suspect palestinien.

A Dimona, dans le sud d’Israël, un juif de 17 ans a blessé au couteau deux Palestiniens légèrement, et plus sérieusement deux Arabes israéliens vivant près de cette ville, a dit la police.

Le jeune homme, connu de la police, a été arrêté et a dit aux policiers s’en être pris aux quatre hommes parce que "tous les Arabes sont des terroristes", a rapporté la porte-parole de la police, Luba Samri.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a condamné "fermement" cette attaque contre des personnes innocentes, ont indiqué ses services.

Cette agression survient sur fond d’hostilité ranimée chez un certain nombre d’Israéliens radicaux envers les Palestiniens et les Arabes israéliens.

Les Arabes israéliens sont les descendants des Palestiniens restés sur leurs terres en 1948 à la création d’Israël. Ils ont la citoyenneté israélienne et représentent 17,5% de la population israélienne. Des dizaines de milliers de Palestiniens travaillent par ailleurs en Israël, notamment sur les chantiers.

L’importante communauté arabe israélienne a commencé à se mobiliser en faveur des Palestiniens ces derniers jours alors que la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël, et Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem annexée par Israël, étaient en proie à une escalade des violences.

– ‘Mort aux Arabes’ –

Depuis le 3 octobre, neuf attaques à l’arme blanche, principalement de la part de jeunes Palestiniens, ont fait deux morts et treize blessés israéliens ou juifs. Quatre des assaillants présumés ont été tués.

Quelques centaines de juifs ont manifesté jeudi soir à Jérusalem en scandant "mort aux Arabes" et "pas d’Arabes, pas d’attentats", a constaté un journaliste de l’AFP. Incités par l’organisation radicale Lehava et un groupe de supporteurs ultra du club de football de Beitar Jerusalem, ils ont tenté une incursion depuis le quartier juif de la Vieille ville vers la partie musulmane, mais ont été stoppés par les policiers.

La police a de nouveau dû s’interposer vendredi matin dans la Vieille ville pour empêcher de graves affrontements quand quelques dizaines d’hommes portant la kippa et de femmes drapées dans le drapeau israélien ont traversé le quartier musulman pour se rendre au mur des Lamentations dans la partie juive, sous le regard des commerçants palestiniens qui scandaient "Allah Akbar" (Dieu est le plus grand).

Les invectives ont fusé, les policiers ont retenu les Palestiniens énervés par les bras d’honneur venus du petit défilé.

Jeudi soir, des Arabes israéliens avaient manifesté en nombre à Nazareth, dans le nord d’Israël, pour exprimer leur soutien aux Palestiniens. Comme d’autres rassemblements les jours précédents, celui-ci a donné lieu à des heurts avec la police israélienne qui a fait état de 16 arrestations.

La Vieille ville, l’un des foyers des tensions récentes avec l’esplanade des Mosquées qui la surplombe, était en état d’alerte vendredi en prévision de la grande prière hebdomadaire musulmane.

– Pas de ‘solution magique’ –

La police a, comme elle le fait régulièrement dans de telles conditions, interdit l’accès à l’esplanade aux hommes de moins de 45 ans, après avoir annoncé dans un premier temps 50 ans.

Cette disposition, censée réduire le risque de violences, suscite la colère de nombreux Palestiniens qui la considèrent comme un empiètement israélien supplémentaire sur le site, troisième lieu saint de l’islam.

La police a annoncé des renforts dans et autour de la Vieille ville.

L’armée israélienne se préparait elle aussi à des affrontements après la prière hebdomadaire en Cisjordanie, secouée depuis plusieurs jours par des heurts quotidiens.

Depuis le 1er octobre, date du meurtre de deux colons en Cisjordanie, les violences ont tué quatre Israéliens et sept Palestiniens dont quatre assaillants présumés, suscitant les comparaisons avec les intifadas de 1987 et 2000.

Les Palestiniens, souvent des jeunes, laissent exploser leur colère contre des décennies d’occupation.

Les confrontations entre lanceurs de pierres palestiniens et soldats ou policiers israéliens se multiplient ainsi que les représailles mutuelles entre Palestiniens et colons en Cisjordanie.

M. Netanyahu a proclamé jeudi sa volonté de réagir avec "détermination" face à ce qu’il a appelé une "vague de terrorisme". Il s’est aussi employé à ne pas mettre d’huile sur le feu , disant qu’il n’y avait pas de "solution magique".

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