« Un enfant est mort » de Charles Enderlin

« Un enfant est mort » de Charles Enderlin
Le 30 septembre 2000, au carrefour de Netzarim (colonie israélienne a Gaza) Mohamed Al-Durra, un enfant et son père Jamal, pris dans une fusillade entre des tirs de l’armée israélienne et des jeunes palestiniens. Serrés l’un contre l’autre, le premier est tué, le second est gravement blessé. Talal Abu Rahmeh, le cameraman de France 2 a Gaza filme cet évènement.

Le soir même, Charles Enderlin, journaliste installé depuis 40 ans en Israël et chef du bureau de du bureau de France 2 à Jérusalem diffuse les images de la mort en direct de l’enfant palestinien. Extrait de son commentaire :

"15 heures. Tout vient de basculer près de l’implantation de Netzarim, dans la bande de Gaza. Des Palestiniens ont tiré à balles réelles. Les Israéliens ripostent. Ambulanciers, journalistes et simples passants sont pris entre deux feux. Ici, Jamal et son fils Mohammed sont la cible de tirs venus de la position israélienne. Mohammed a douze ans. Son père tente de le protéger. Il fait des signes… mais une nouvelle rafale… Mohammed est mort et son père gravement blessé…"

L’impact de ces images est tellement fort qu’il a crée une vive émotion a travers le monde entier, alors qu’éclate la deuxième Intifada, suite a ce qui a été perçu par les Palestiniens comme une énorme provocation du Premier ministre, Ariel Sharon ( il s’est rendu deux jours plutôt sur l’Esplanade des mosquées a Jérusalem)

Afin de décrédibiliser les images de la mort de Ahmed Al Durra, une chasse a l’homme a été lancée. Une campagne de calomnie sans précédent contre le journaliste se mettra en place et dure depuis 10 an (calomnies, attaques personnelles et professionnelles, menaces de mort, demande de retrait de sa carte de presse par les colons, pression pour son limogeage de France 2, plusieurs procès..). D’abord au sein de la droite et l’extrême droite israélienne, puis dans les milieux ultra conservateurs.

En France, les tenants de la théorie du complot, les associations juives les plus radicales, certains journalistes et intellectuels prennent le relais ( voir le livre pour le détail des noms). Leur point commun ; une défense acharnée de la politique d’Israël, Ils affirment que la mort de l’enfant n’est que propagande, mise en scène et mensonge. La campagne connaîtra des rebondissements à chaque diffusion d’un documentaire ou une publication signée Charles Enderlin.

Du « Rêve brisé » en 2002, histoire de l’échec du processus de paix d’Oslo au Proche-Orient" dans lequel il démontre qu’Arafat n’est pas le seul responsable de l’échec du sommet de Camp David et qu’il n’est pas à l’origine de l’Intifada, aux « Années perdues » en 2006. Autant de livres qui font référence sur le conflit israélo-palestinien.

Dans son dernier livre « un enfant est mort » (Ed Don Quichotte) Charles Enderlin, revient sur cette campagne pour déconstruire le mensonge et la théorie du complot de ses détracteurs. Il décortique les calomnies, les menaces et démonte les affirmations des pseudo experts qui confirment la thèse de la manipulation. Le journaliste mène une enquête extrêmement documentée avec une précision et un souci d’objectivité remarquable et confirme son statut d’expert international du conflit israélo-palestinien.

E même s’il a souffert, lui et sa famille, il demeure serein. A aucun moment, il n’a abdiqué aux pressions, n’a jamais lâché Talal Abu Rahmeh, son cameraman. Parce que Charles Enderlin n’a fait que son métier de journaliste, Il a résisté à cette cabale contre lui, en réclamant comme sa chaîne de télévision, France 2, une commission d’enquête indépendante basée sur des critères internationaux, pour faire toute la lumière sur cette affaire.

« Un enfant est mort » ne mettra pas un terme à cette campagne. La bataille continue en France. Richard Prasquier, à la tête du CRIF, a rencontré à la mi-septembre Rémy Pflimlin, nouveau patron de France Télévisions, pour demander de nouveau l’ouverture d’une enquête sur le reportage de la mort d’Ahmed Al Durra.

L’un des plus activistes sur ce dossier, Philippe Karsenty, poursuit son tour du monde des conférences dont le sujet principal est : « la manipulation médiatique de l’affaire Al-Dura »

"Un enfant est mort", éd. Don Quichotte, 2010

Parmi ses livres :
· Paix ou guerre : les secrets des négociations israélo-arabes, 1917-1995, éd. Stock, 1997
· Le Rêve brisé : histoire de l’échec du processus de paix au Proche-Orient, 1995-2002, éditions Fayard, 2002
· Les Années perdues : Intifada et guerres au Proche-Orient, 2001-2006, éditions Fayard, 2006
· Par le feu et par le sang, le combat clandestin pour l’indépendance d’Israël 1936-1948, éditions Albin Michel, 2008
· Le Grand Aveuglement, Israël et l’irrésistible ascension de l’Islam radical, éditions Albin Michel, 2009

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