Un cardinal défend une directive controversée
Une directive controversée, qui exempt les évêques italiens de signaler les suspicions de sévice sexuel, a obtenu le soutien du président de la Conférence épiscopale.
«Le Vatican exige que l’on respecte les lois nationales, et nous savons qu’il n’y a aucune obligation (à signaler des abus) en vertu du droit italien», a déclaré le cardinal Angelo Bagnasco à des journalistes en marge d’une réunion à Gênes.
Pour le cardinal, les prêtres ont par contre le «devoir moral» d’agir pour protéger les personnes vulnérables et de «contribuer au bien commun».
La publication vendredi de cette directive de la CEI a déclenché la fureur des groupes de soutien aux victimes, avec en première ligne l’association américaine d’anciennes victimes de prêtres pédophiles (SNAP) qui déplore la «contradiction étonnante, déprimante et irresponsable entre ce que disent les officiels du Vatican sur la violence, et ce qu’ils font contre les abus».
L’Église a maintes fois été accusée par les victimes de couvrir les abus par des prêtres et des religieux, déplaçant simplement des prédateurs d’un diocèse à l’autre plutôt que de les déclarer, mettant ainsi d’autres enfants en danger.
Selon le cardinal, cette politique du Vatican avait été adoptée en partie pour protéger les victimes qui ne veulent pas porter plainte.