Un article du correspondant de l’AFP au Mali évoquant la fuite de membres du Mujao et AQMI aux camps de Tindouf, a fait sortir l’Algérie et le Polisario de leurs gonds.

Un article du correspondant de l’AFP au Mali évoquant la fuite de membres du Mujao et AQMI aux camps de Tindouf, a fait sortir l’Algérie et le Polisario de leurs gonds.
Le Polisario est furieux contre l’AFP. Le lundi 15 avril, une dépêche du bureau de Bamako, Mali, de l’agence française annonçait, sur la base de déclarations d’un militaire africain ayant requis l’anonymat, que « de nombreux combattants du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) du nord du Mali sont retournés dans les camps de réfugiés sahraouis ».

Aujourd’hui, la direction du Front s’est fendue d’un communiqué dans lequel elle qualifie la nouvelle de « fabrication permanente » de l’antenne de l’AFP au Mali visant à « déformer la lutte juste et noble du peuple sahraoui pour la liberté et l’indépendance et entacher la réputation de son unique et légitime représentant, le Front Polisario, qui commémore son 40ème anniversaire cette année ». Et bien évidemment, « nie la rentrée d’aucun membre terroriste du nord du Mali » dans les camps de Tindouf. Le texte surenchérit que le Maroc est le responsable de « la création et le soutien des groupes terroristes, en particulier le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) ».
L’AFP irrite l’Algérie, également.

Sur ce dossier la réaction du Polisario est un peu tardive par rapport à celle des autorités algériennes. Dès le jour de la publication de la dépêche de l’AFP, le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères, a réagi. Ne faisant pas dans la dentelle, il estime que le papier du correspondant de l’agence française au Mali est « une grossière entreprise de désinformation, puisque les relais régionaux d’instigation et de repli du Mujao sont bien connus de tous et ils ne se trouvent pas sur le territoire algérien».

Pour le diplomate « les développements consacrés au Polisario et au Sahara occidental sont truffés d’allégations mensongères et, bien entendu, pour la commodité de l’exercice, on les attribue à un militaire africain qui, fort opportunément, demande le couvert de l’anonymat ».

Relations dangereuses entre le Polisario et les groupes au Mali

Ce n’est, d’ailleurs, pas la première fois que l’AFP évoque la présence de membres du Polisario au Nord du Mali. Octobre 2012, bien avant le début de l’opération militaire française, l’agence annonçait que « dans Tombouctou (Nord-Ouest) et de Gao (Nord-Est), des centaines de jihadistes, de nationalité soudanaise et d’origine sahraouie, sont arrivés en force en vue de se préparer à une attaque des forces maliennes et de leurs alliés ».
RFI a également fait le même constat. La radio française a fait état de la présence à Gao d’islamistes « venus en renfort, des Tunisiens, des Egyptiens, mais également des combattants en provenance du territoire revendiqué par le Polisario, mouvement indépendantiste soutenu par l’Algérie ».

Deux sources, effectivement, non-classées dans la catégorie de proches du Maroc, comme le sont le think tank Al-Arabia Institute for Studies, le Centre International pour les études contre le terrorisme (ICTS), relevant du Potomac Institute à Washington ou le think tank américain Atlantic Council. Les trois ont déjà publié des rapports sur la connexion entre le Polisario et AQMI et le Mujao.

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