Un acteur quitte Hollywood pour combattre Daech

L’acteur Michael Enright, qui a tourné plusieurs seconds rôles dans des films hollywoodiens, a tout quitté pour aller se battre contre Daech en Syrie avec les combattants kurdes.

Il est «prêt à mourir» pour combattre Daech. Michael Enright, un acteur britannique de 51 ans, a tout quitté pour rejoindre la Syrie et lutter contre cette «tâche sur l’humanité» qu’est le groupe terroriste Etat islamique. Il y a deux mois, il a rejoint les YPG, les combattants kurdes, dans l’enclave de Rojava, située dans le Kurdistan syrien. «Je suis venu pour me battre. Si je meurs, je meurs», a déclaré le quinquagénaire à la chaîne du golfe Al-Aan. «C’en est arrivé à un point où je veux les anéantir, les tuer à vue», a-t-il poursuivi, interrogé par le «Daily Mail».

Michael Enright a suivi l’entraînement militaire des Kurdes, apprenant à monter et démonter une kalachnikov les yeux bandés. Il explique d’ailleurs dormir avec son AK-47, baptisée Olga «car elle est roumaine». «C’est mon compagnon de tous les instants, donc je lui ai donné un nom», précise celui qui incarne, dans la série «Agents of SHIELD», le ministre belge des Affaires étrangères. Il est surtout connu pour des seconds rôles, dans les films «Pirates des Caraïbes» ou «Knight and Day», avec Tom Cruise.

Il a contacté les Kurdes sur Facebook

L’acteur a été recruté sur Internet, contactant via Facebook des combattants kurdes qui ont programmé son arrivée à Sulaymaniyah, dans le Kurdistan irakien. Sur place, Michael Enright s’est trouvé seul et paniqué: son contact n’est pas venu le chercher comme prévu. Au lieu de rentrer aux Etats-Unis, comme lui avait conseillé un de ses amis militaires, il a rappelé les Kurdes, risquant de tomber dans un piège de Daech. «A ce moment, j’étais assez effrayé car je ne savais pas faire la différence entre un Kurde ou un membre de Daech. Le réceptionniste de l’hôtel m’a dit: "Si vous ne le connaissez pas, partez". Et j’ai répondu: "Il faut que j’y aille, c’est pour ça que je suis venu".» Après trois jours de voyage dans les montagnes, Michael Enright est arrivé dans le camp secret des YPG, où sa formation a commencé.

"Touché très profondément" par Jihadi John

Michael Enright se «rattrape» en partant combattre Daech: «Le plus grand regret de ma vie était de ne pas être allé en Afghanistan après les attentats du 11 septembre. Les vidéos de décapitation ont fait ressurgir les mêmes sentiments, et un vrai sens du devoir envers l’Amérique. J’ai vraiment l’impression d’avoir une dette envers ce pays. Vous savez, ils m’ont accueilli à bras ouverts», assure-t-il au quotidien anglais. Le natif de Manchester a quitté la Grande-Bretagne à l’âge de 19 ans pour Hollywood, espérant y faire carrière. «Ajoutez à cela que [le bourreau Jihadi John] est un Anglais, qu’il avait un accent anglais. Ca m’a touché personnellement, très profondément.»

Il n’a pas prévenu ses amis ni sa famille de son départ: «J’ai écrit une lettre à ma mère. On vient de diagnostiquer un cancer à ma sœur, elle commence la radiothérapie. Et j’espère qu’on s’en sortira tous les deux.» Ses proches étaient déjà ceux qui l’avaient dissuadé de s’engager dans l’armée pour partir en Afghanistan: «Je ne voulais vraiment pas de toute cette négativité. Donc je leur ai dit sur Facebook, je me suis excusé de ne pas avoir pu correctement leur dire au revoir. Parce que, vous savez, il se peut que je ne revienne pas.» Hollywood ou l’Angleterre ne lui manquent pas: «Je suis très heureux d’être là, de faire quelque chose qui restera après moi».

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