Tweets de Marine Le Pen : indignation des parents de James Foley, décapité par Daech

Les images des exactions de l’État islamique publiées par Marine Le Pen pour répondre à un parallèle fait entre le groupe terroriste et son parti ont eu écho Outre-Atlantique. Parmi les terribles images publiées par la présidente du Front national figurait celle de James Foley, décapité en Syrie en août 2014. Mercredi, les parents du journaliste américain se sont indignés, à travers un communiqué, de la publication de la dirigeante d’extrême droite, l’appelant à la retirer dans les plus brefs délais.

"Nous sommes profondément choqués par l’utilisation qu’est faite de Jim pour le bénéfice politique de Le Pen et nous espérons que la photo de notre fils, ainsi que deux autres images explicites, seront retirées immédiatement", ont ainsi fait savoir Diane et John Foley.

Sur RTL, Diane Foley a dit toute son indignation de revoir ainsi cette terrible image de son fils dans l’actualité. "Voudriez-vous voir aux informations une photo de votre fils avec la tête tranchée ? Je ne veux pas que ce souvenir de Jim soit ainsi partout. Jim, ça n’été pas que cela. On a le sentiment que c’est très mal de sa part de rajouter encore de la douleur sur la famille. Rien de bon ne peut en sortir, a-t-elle déploré.

Diane Foley estime ainsi que la présidente du Front national aurait dû prendre en considération les réactions suscitées par la publication de telles images, et s’abstenir de réveiller une plaie à jamais trop douloureuse. "Nous essayons de construire une fondation pour poursuivre tout ce que Jim a fait de bon dans sa vie. C’est cela qu’il faut garder comme souvenir, certainement pas de cette image monstrueuse. Nous sommes très en colère qu’elle manque autant de sensibilité envers nous, la famille", a-t-elle ainsi conclu sur RTL.

"Monsieur Cazeneuve va venir me mettre les menottes ?"

En France, Marine Le Pen a soulevé une véritable polémique avec la publication de ces terribles clichés. Après que Bernard Cazeneuve et Manuel Valls ont vivement condamné ses publications, Marine Le Pen fait l’objet d’une enquête préliminaire du parquet de Nanterre pour "diffusion d’images violentes".

La présidente du Front national a réagi au signalement à la police de ses photos postées sur Twitter, annoncé mercredi par le ministre de l’Intérieur.

Pour répondre à l’animateur de RMC Jean-Jacques Bourdin, qui a établi un parallèle mercredi matin entre Daech et le FN en reprenant le politologue Gilles Kepel, la présidente du FN avait publié des photos d’exactions commises par l’Etat islamique (EI). "Qu’est-ce que je risquerais à montrer la réalité de ce qu’est Daech, à montrer aux gens qui instrumentalisent Daech pour le comparer au Front national ? Monsieur Cazeneuve va venir me mettre les menottes pour avoir condamné le fait que certains se permettent de faire un parallèle et cette organisation criminelle ? Mais, comme d’habitude, on préfère condamner ceux qui condamnent que ceux qui commettent", a déclaré sur Europe 1 Marine Le Pen.

"Je pense qu’ils (en plus de Bernard Cazeneuve, le Premier ministre Manuel Valls a également réagi sur son compte Twitter, ndlr) ont complètement perdu la raison. Il va me poursuivre pour quoi ? Pour diffamation à l’encontre de Daech ? Vous croyez que je vais laisser les 7 millions d’électeurs qui ont voté pour moi se faire insulter de cette manière et se faire comparer avec des barbares, des criminels et des assassins ?", a demandé la présidente du Front national.

"Les propos de Monsieur Bourdin sont une honte. Ces gens-là devraient avoir honte de leurs propos et s’en excuser auprès des 7 millions d’électeurs. Je veux que ceux qui insultent le Front national subissent l’opprobre de l’opinion publique, et que les Français en tirent les conséquences. Ça ne sert à rien d’aller voir des tribunaux qui mettront trois ou quatre ans à rendre un jugement. Les Français jugeront", a-t-elle ajouté.

Lors de son interview matinale avec le spécialiste de l’islam, Gilles Kepel, Jean-Jacques Bourdin avait introduit une question en précisant vouloir revenir sur "les liens entre Daech et le Front national, enfin, pas les liens directs, mais ce repli identitaire qui, finalement, est une communauté d’esprit".

Quelques minutes seulement après l’interview, Marine Le Pen avait posté trois photos avec le texte "Daech c’est ça!": un homme vêtu d’une combinaison orange sous les chenilles d’un char, un homme vêtu de la même manière enflammé dans une cage, et un corps d’homme décapité avec la tête posée sur le dos. Mercredi, en fin d’après-midi, ces photos figuraient toujours sur la page de la présidente du FN.

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