Turquie : échec des négociations pour la formation d’un gouvernement de coalition

Les négociations pour la formation d’un gouvernement de coalition entre les partis de la justice et du développement (AKP) et républicain du peuple (CHP, opposition) ont échoué, a annoncé, jeudi, le Premier ministre désigné et président de l’AKP Ahmet Davutoglu.

La réunion décisive jeudi entre les chefs de file des deux formations politiques Ahmet Davutoglu et Kemal Kiliçdaroglu a pris fin et s’est achevée négativement , a laconiquement déclaré plus tôt un membre de la délégation des négociateurs du CHP.

L’AKP a dirigé le pays durant treize ans et le CHP a été le principal parti de l’opposition durant cette période et il était difficile de parvenir à un accord sur tous les points, a estimé lors d’une conférence de presse télévisée M. Davutoglu.

Les deux partis défendant des idéologies opposées cherchent aujourd’hui à trouver un accord pour gouverner ensemble le pays. C’est un processus difficile et des désaccords profonds existent sur certains sujets , selon les équipes des négociateurs.

Ce processus de négociation est une première dans l’histoire de la Turquie entre deux formations totalement opposées, qui représentent les deux artères principales de la vie politique du pays, mais qui ont pu poursuivre des discussions constructives et démocratiques, a-t-il estimé.

Les deux partis ont fait montre de volonté commune en privilégiant la stabilité du pays, a ajouté M.Davutoglu, relevant que l’AKP va poursuivre, dans les prochains jours, ses discussions avec le parti nationaliste (MHP) pour un éventuel soutien d’un gouvernement AKP minoritaire en attendant des législatives anticipées.

L’option d’un accord de coalition entre l’AKP et le MHP est très mince depuis que le leader du MHP Devlet Bahçeli a écarté cette possibilité prônant plus un partenariat AKP-CHP.

Cet échec devra ouvrir la voie à des élections anticipées vers la deuxième moitié de novembre prochain. Le délai limite constitutionnel de 45 jours depuis la désignation le 9 juillet dernier de M.Davutoglu par le chef de l’Etat pour mener les pourparlers pour monter un cabinet de coalition, arrive à terme dans dix jours (23 août).

Les probabilités d’élections anticipées étaient de plus en plus fortes ces dernières semaines, les dirigeants de l’AKP, enhardis par les récents sondages, comptent espérer récupérer suffisamment de voix, particulièrement des nationalistes, pour retrouver la majorité perdue et gouverner seul grâce, en partie, à l’opération militaire lancée le mois dernier contre le PKK, selon les partis de l’opposition.

Le chef de file du CHP Kiliçdaroglu a exprimé, mercredi, son pessimisme sur la formation d’un potentiel gouvernement de coalition avec l’AKP qui reste sous l’influence de son co-fondateur, le président Erdogan , accusant le chef de l’Etat d’entraver les efforts entrepris pour former ce cabinet et de vouloir conduire le pays à de nouvelles élections par une politique du sang en rouvrant le conflit armé avec les Kurdes.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite