Turquie : des enfants syriens employés au noir dans des usines de textiles

Selon le rapport de l’ONG Business and Human Rights Resource Centre, les petits réfugiés seraient notamment employés par les chaînes de H&M et Next.

Une ONG britannique révèle dans une étude publiée lundi avoir découvert que des enfants syriens travaillaient illégalement dans des usines de leurs fournisseurs en Turquie, et notamment dans les chaînes de magasins de vêtements H&M et Next. Selon le rapport de l’ONG Business and Human Rights Resource Centre, qui travaille sur la responsabilisation des entreprises aux questions de droits de l’Homme, les deux entreprises font partie des rares à être intervenues après avoir découvert la présence d’enfants syriens travaillant dans trois usines turques de leurs fournisseurs (2 de Next et une de H&M).

Mais l’ONG a mis en garde sur le fait que pour d’autres grandes marques de vêtements, "les travailleurs réfugiés semblent invisibles et loin de leurs préoccupations". "Peu de grandes marques de vêtements prennent les mesures nécessaires pour protéger les réfugiés dans leur chaîne de production", note le rapport.

L’ONG a interrogé 28 marques et n’a obtenu de réponse complète à son questionnaire que de la part de dix d’entre elles. Au total, quatre marques ont indiqué avoir trouvé des réfugiés travaillant clandestinement dans les usines de leurs fournisseurs en 2015.

10 000 enfants migrants disparus

La Turquie accueille aujourd’hui plus de 2,2 millions de Syriens qui ont fui la guerre civile en cours depuis 2011 dans leur pays. Environ 250.000 d’entre eux sont hébergés dans des camps installés près de la frontière mais la très grande majorité d’entre eux se sont installés dans les grandes villes du pays. Ils y vivent dans des conditions très précaires de travail au noir ou de mendicité qui provoquent régulièrement des tensions avec la population locale.

Selon le rapport, entre 250 000 et 400 000 réfugiés syriens travaillent illégalement en Turquie ce qui fait d’eux des cibles pour les trafiquants. L’ONG a appelé les marques à s’entretenir davantage avec les syndicats locaux et les ONG travaillant avec les réfugiés pour s’emparer du problème qui est "un test crucial quant à leurs préoccupations en matière de droits de l’Homme", a dit à l’Agence France Presse Phil Bloomer, le directeur de l’ONG.

Depuis la mi-janvier, en vertu de nouvelles lois turques, les réfugiés syriens pourront se voir délivrer un permis de travail, six mois après avoir obtenu officiellement un statut temporaire de réfugié délivré par les services d’immigration. Plus de 10 000 enfants migrants non accompagnés ont disparu en Europe sur les 18 à 24 derniers mois, a par ailleurs affirmé dimanche l’agence de coordination policière Europol, craignant que nombre d’entre eux soient exploités, notamment sexuellement, par le crime organisé.

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