Turquie : Erdogan fait l’éloge des procédures judiciaires contre ses opposants

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a fait l’éloge des procédures judiciaires controversées à l’encontre de ses opposants, dont l’arrestation de patrons de presse et le mandat d’arrêt contre Fethullah Gülen, son ex-allié devenu son ennemi, les qualifiant de « sans tâches et conformes à la loi ».

"J’ai surveillé de près ces procédures en tant que président de ce pays. Tout est conforme à la loi et en règle avec la procédure (…), le processus qui se déroule actuellement est tout à fait dans les règles et sans tâches", a déclaré Erdogan dans un discours à Istanbul retransmis à la télévision.

"La police et le pouvoir judiciaire ne reproduisent pas les erreurs du passé", a-t-il ajouté.

Erdogan a défendu la détention de journalistes comme faisant partie de l’enquête, disant que certains d’entre eux utilisaient la profession comme un "masque" couvrant d’autres activités.

Il a argué que la détention de journalistes n’avait rien d’inhabituel, en référence aux arrestations au Royaume-Uni dans le cadre d’un scandale d’écoutes téléphoniques qui a ébranlé la presse tabloïde.

Ses propos interviennent un jour après qu’un tribunal d’Istanbul a requis un mandat d’arrêt contre Fethullah Gülen, accusé de constituer un "Etat parallèle" à partir des Etats-Unis où il est exilé depuis 1999.

Le directeur de la chaîne Samanyolu, Hidayet Karaca, a quant à lui été inculpé d’"appartenance et direction d’une organisation armée", et écroué.

Il avait été interpellé dimanche dans le cadre d’une vague d’arrestations à Istanbul et dans d’autres villes, qui avait visé au total 30 personnes (journalistes, policiers, scénaristes et réalisateurs de télévision) dans les milieux présumés proches du réseau dirigé par M. Gülen.

Ekrem Dumanli, directeur de publication du journal Zaman du même groupe de presse, qui frôle le million d’exemplaires, a pour sa part été relâché.

Trois policiers également arrêtés ont été inculpés de complicité de terrorisme.

A l’Union européenne, qui a durci le ton envers Ankara après cette vague d’arrestations, Erdogan a répliqué que "la Turquie n’est pas le portier de l’UE". Sarcastique, il a souligné que l’Union s’était empressée d’émettre ses critiques pendant la période de Noël, tandis qu’elle avait "fait attendre la Turquie à sa porte pendant cinquante ans".

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