Turquie: Davutoglu annoncera prochainement sa démission à la tête de son parti et du gouvernement

Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu, président du Parti de la justice et du développement (AKP au pouvoir) va convoquer un congrès extraordinaire du parti au cours duquel il annoncera qu’il ne sollicitera pas de nouveau mandat, à la suite de profondes divergences avec le président Recep Tayyip Erdogan, rapportent jeudi des média turcs.

Sous le titre à la Une "Davutoglu se retire", le quotidien "Hürriyet" rapporte que le Premier ministre doit s’exprimer dans l’après-midi devant la presse après une réunion de la direction de l’AKP en matinée au cours de laquelle il doit annoncer sa décision.

Davutoglu a succédé le 27 août 2014 à Erdogan au poste de Premier ministre, quand ce dernier a été élu président. Des divergences ont éclaté au grand jour ces dernières semaines entre les deux hommes.

A l’issue d’une réunion qualifié de "houleuse, tenue mercredi, les deux responsables ont convenu de convoquer un congrès extraordinaire du parti AKP, au pouvoir depuis 2002.

Selon les média locaux, le congrès sera tenu très prochainement et constituera l’occasion d’éloigner Davutoglu de la présidence du parti et du gouvernement, ajoutant que le PM turc ne veut pas poursuivre ces fonctions et il a auparavant annoncé clairement son désir de partir à la suite des divergences qui ont éclaté avec le président Erdogan.

Citant des sources du parti AKP, le quotidien "Hürriyet" indique que Davutoglu "ne présentera pas sa candidature" lors du congrès, mais d’autres journaux estiment que son éloignement ne sera pas une opération facile puisqu’il est soutenu par 120 députés au parlement.

Davutoglu et Erdogan entretiennent une relation tendue depuis quelques mois. Mardi, Davutoglu déclaré : "j’hésiterai à me retirer", ce qui poussé les observateurs à braquer les projecteurs sur sa rencontre mercredi avec le président turc, soit un jour avant le rendez-vous hebdomadaire entre les deux hommes tenu tous les jeudi.

Le journal d’opposition "Cumhuriyet" analyse l’ingérence de M. Erdogan dans les affaires de l’exécutif comme une "révolution de sérail", affirmant que M. Davutoglu "doit payer la facture" de la recrudescence du conflit kurde et de la guerre en Syrie.

Au cours de la semaine dernière, le Comité exécutif de l’AKP, composé de 50 membres, a refusé d’accorder à M. Davutoglu la prérogative de désigner les responsables provinciaux du parti, ce qui a été considéré comme une menace à ces attributions de président du parti.

Le comité a décidé le 29 avril de retirer à M. Davutoglu le pouvoir de nommer des responsables du parti après avoir refusé de respecter les recommandations de M. Erdogan au sujet des nominations.

Selon la presse, la majorité des membres du comité exécutif du parti, élus en septembre 2015, lors du congrès général de l’AKP, sont des partisans d’Erdogan qui continue de contrôler le parti.

Selon les média nationaux, le congrès du Parti de la justice et du développement (AKP) sera organisé le 22 mai à Ankara. Plusieurs noms sont cités dans la presse pour succéder à M. Davutoglu: Binali Yildirim, compagnon de route de M. Erdogan et actuel ministre des Transports, Mehmet Ali Yalçin, ex-président du Parlement, Yalçin Akdogan, vice-Premier ministre actuel mais aussi le gendre du président, Berat Albayrak, ministre de l’Energie.

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