Tunisie: le ministre de l’Intérieur avertit sur « les risques de dérapages » dans le sud

Le ministre tunisien de l’Intérieur Hédi Mejdoub a averti, vendredi, sur « les risques de dérapages » de la contestation populaire dans le sud du pays, au lendemain du déplacement chahuté du chef de gouvernement Youssef Chahed à Tataouine, située à plus de 530 km de Tunis.

"Quand les protestations ferment les routes, bloquent la circulation et perturbent les intérêts des sociétés (pétrolières, ndlr), elles perdent leur caractère pacifique et leurs répercussions seront négatives pour tout le monde", a-t-il mis en garde dans une déclaration à un média local.

La région de Tataouine est le théâtre depuis une quinzaine de jours d’une vague de manifestations contre "la marginalisation" et les carences de développement, appuyées par les deux principales organisations nationales, à savoir la puissante centrale de l’UGTT et l’UTICA (patronat), en plus du soutien politique du mouvement Ennahda, un pilier de la majorité gouvernementale.

Après les rassemblements impressionnants dans le centre-ville de Tataouine, des centaines de protestataires, venus de plusieurs localités, installent, depuis le week-end dernier, des piquets et des tentes sur le route dite "El Kamour", bloquant ainsi l’unique accès vers les compagnies pétrolières, dans la zone saharienne.

Au cours de sa visite programmée à Tataouine, M. Chahed a annoncé plus de 60 mesures urgentes en faveur de l’emploi et du développement dans la région, dans une tentative d’éteindre une contestation populaire qui s’endurcit de jour en jour et qui risque de faire tache d’huile dans d’autres provinces, déjà en proie aux troubles.

L’offre gouvernementale a été rejetée par la coordination des protestataires d’El Kamour, à quelque 170 km du chef-lieu de la province, dont les représentants n’ont pas eu droit de siège lors des réunions avec le Premier ministre avec l’ensemble des acteurs locaux.

Le chef de gouvernement aurait refusé, selon les médias tunisiens, d’ouvrir un dialogue avec cette coordination, du fait que celle-ci réclame la consécration de 20 pc des recettes pétrolières au profit de la région, au risque de "porter un coup à l’unité nationale".

Le ministre de l’Intérieur interpelle, à cet effet, "la conscience des jeunes et l’influence des partis politiques et des organisations nationales pour éviter que les protestations virent au pire".

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