Tunisie: le ministère de la Justice critique vivement Human Rights Watch

Tunisie: le ministère de la Justice critique vivement Human Rights Watch
Le ministère tunisien de la Justice a jugé lundi "politisé" et "erroné" un rapport de l’organisation Human Rights Watch (HRW) qui s’inquiète de l’avenir de l’indépendance de la justice après le limogeage "injuste et arbitraire" de 75 juges au printemps.

"Le ministère de la Justice considère que le rapport de HRW critiquant la décision de limoger des juges n’est pas neutre et contient plusieurs erreurs ainsi que beaucoup de positions politisées et d’informations erronées", relève un communiqué.

L’organisation de défense des droits de l’Homme a "rapporté des informations sans vérifier leur véracité et elle n’a pas cherché à écouter la position du gouvernement en conformité avec les critères d’objectivité et de neutralité".

Enfin, le ministère reproche à l’ONG de ne pas avoir pris en compte "les spécificités des circonstances de la Tunisie qui a fait une révolution et essaye de garantir son succès et réaliser ses objectifs parmi lesquels l’assainissement de la justice" des tenants du régime déchu.

HRW, qui s’est entretenu avec dix des magistrats limogés par le ministère de la Justice au printemps officiellement dans le cadre de la lutte contre la corruption, a dénoncé "des procédures disciplinaires injustes (qui) ont violé les normes internationales sur l’indépendance de la justice".

La représentante de l’organisation à Tunis, Amna Guellali, interrogée par l’AFP, a estimé que le ministère a "réagi sur la forme mais pas sur les questions de fond".

"Nous sommes une organisation sérieuse avec une méthodologie de travail claire et objective. On ne critique pas le ministre, mais les bases (sur lesquelles se fondent les décisions) qui sont importantes pour la question de l’indépendance de la justice", a-t-elle souligné.

De nombreuses organisations, dont HRW, et une partie de la classe politique ont à maintes reprises assuré que le gouvernement tunisien, dominé par les islamistes d’Ennahda, disposait d’une influence sur le système judiciaire incompatible avec le principe d’indépendance de la justice.

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