Tunisie: le Premier ministre Essid prêt à démissionner « si l’intérêt du pays l’exige »

Le Premier ministre tunisien Habib Essid a affirmé vendredi qu’il était prêt à démissionner « si l’intérêt du pays l’exige », après que le président Béji Caïd Essebsi se soit dit favorable à un gouvernement d’union nationale.

Avec AFP

Réagissant aux critiques persistantes contre l’actuel exécutif, M. Essebsi s’est dit jeudi soir favorable, sous certaines conditions, à un gouvernement d’union. Il a ajouté que celui-ci pourrait être dirigé par M. Essid ou une autre personnalité.

"Je ne vais pas démissionner, (au moins) jusqu’à ma réunion lundi avec le président", a réagi l’actuel Premier ministre dans une interview à la radio privée tunisienne Express FM.

Il a ajouté être prêt à quitter son poste "si l’intérêt du pays l’exige", et s’est dit de la même manière "d’accord" pour un gouvernement d’union "s’il sert l’intérêt de la Tunisie".

Face aux critiques sur sa gestion économique et sécuritaire, Habib Essid, un indépendant nommé en février 2015, a déjà été contraint en janvier de procéder à un largement remaniement.

Jeudi soir, dans son interview, le président Béji Caïd Essebsi a noté la persistance de critiques envers le gouvernement, actuellement composé de quatre formations dont Nidaa Tounes –fondé en 2012 par M. Essebsi– et les islamistes d’Ennahda.

Il s’est dit favorable à l’idée d’un gouvernement d’union nationale à condition qu’il inclue le syndicat UGTT et l’organisation patronale Utica, Prix Nobel de la Paix en 2015 pour leur rôle dans la transition politique de la Tunisie après la révolte de 2011 contre le régime dictatorial.

La mise en oeuvre d’un gouvernement d’union nationale nécessiterait la démission de l’actuel gouvernement, puis des négociations entre les diverses parties concernées.

Le secrétaire général de l’UGTT, Houcine Abassi, s’est montré sceptique dès jeudi. "Nous ne pourrons pas" faire partie d’un gouvernement d’union nationale car l’UGTT doit rester "la force qui unit toutes les institutions et le lieu de refuge de toutes les sensibilités", a-t-il fait valoir sur Mosaïque FM.

La Tunisie a réussi la transition démocratique née de sa révolution en 2011, en particulier grâce au dialogue national mené deux ans plus tard par un quartette dont faisaient partie l’UGTT et l’Utica.

Mais le pays, unique rescapé des Printemps arabes, ne parvient toujours pas à relancer son économie et a été frappé depuis l’an dernier par une série d’attentats jihadistes sanglants.

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