Tunisie: l’opposition rejette la proposition de sortie de crise d’Ennahda

La coalition d’opposition tunisienne a indiqué vendredi rejeter les propositions de sortie de crise du parti islamiste au pouvoir Ennahda, qui a évoqué une possible démission de son gouvernement à l’issue de négociations.

« Toute négociation sans dissolution (immédiate) du gouvernement serait une perte de temps », a jugé Taïeb Baccouche, un des représentants de l’opposition, après avoir reçu du syndicat UGTT, médiateur dans la crise politique, les concessions d’Ennahda.

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Les opposants prévoient une « semaine du départ » à compter de samedi pour tenter d’arracher, via des manifestations pacifiques, la mise en place d’un cabinet apolitique de salut national et la dissolution de la constituante. Ennahda milite de son côté pour une équipe gouvernementale élargie à toutes les forces politiques.

Le premier grand rassemblement est prévu samedi à partir de 18H00 face à l’Assemblée nationale constituante, où depuis près d’un mois manifestants et députés d’opposition observent un sit-in. Les 6 et 13 août, des dizaines de milliers de personnes avaient déjà manifesté à cet endroit.

La crise politique en cours a été déclenchée le 25 juillet par l’assassinat, attribué à la mouvance jihadiste, du député d’opposition Mohamed Brahmi.

L’UGTT, forte de ses 500.000 membres et capable de paralyser le pays par des grèves, conduit depuis début août la médiation entre opposants et islamistes à la demande du président de la Constituante qui a gelé les travaux de l’assemblée pour forcer les deux camps à négocier.

Les islamistes considèrent de leur côté avoir la légitimité pour diriger le pays depuis l’élection de la constituante en octobre 2011 et bien que les travaux de cette assemblée aient près d’un an de retard.

Plusieurs dirigeants islamistes ont même estimé que les revendications de l’opposition constituaient une tentative « de coup d’Etat » modelée sur le renversement par l’armée égyptienne du président islamiste Mohamed Morsi.

Mais la position d’Ennahda est fragilisée par le fait que l’UGTT et le patronat Utica sont favorables à un gouvernement de technocrates. Les deux organisations sont opposées cependant à une dissolution de l’ANC.

Le régime en place est accusé d’avoir failli sur le plan sécuritaire face à l’essor de la mouvance jihadiste, mais aussi dans le domaine économique, alors que les revendications sociales étaient au coeur de la révolution de janvier 2011.

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