Tunisie : gouvernement d’union « faisable » (ministre des A.E)

Il est possible de former un gouvernement d’union nationale en Tunisie, selon le ministre tunisien des Affaires étrangères, Kamel Morjane.

Tunisie : gouvernement d
"Avec le comportement de gens comme Ahmed Néjib Chebbi, je crois que c’est faisable, c’est même tout à fait normal", a-t-il déclaré sur l’antenne d’Europe 1 depuis Tunis

Ahmed Néjib Chebbi est le chef historique du Parti démocratique progressiste (PDP), formation légale d’opposition mais non représentée au Parlement.

Pou Kamel Morjane, des élections législatives anticipées sont désormais envisageables avant la prochaine présidentielle.

"Le président l’a dit de façon directe puisqu’il a décidé de la création d’une commission qui va nous proposer une révision du code électoral. Il a dit qu’on n’aura plus des élections parallèles, législatives et présidentielle. Par là, il a accepté le principe d’avoir des élections avant la présidentielle de 2014", a souligné le chef de la diplomatie tunisienne.

Le président Zine El Abidine Ben Ali, qui s’est engagé jeudi soir à quitter le pouvoir au terme de son mandat en 2014 et a ordonné la fin des tirs contre les manifestants, dans l’espoir d’apaiser un vaste mouvement de contestation qui a fait au moins 67 morts, selon une ONG.

"Le président est un homme de parole", a assuré Kamel Morjane.

"Pas de présidence à vie et je refuse de toucher à la limite d’âge fixée par la Constitution", a déclaré le président, au pouvoir depuis 1987. Il était sollicité par des membres de son parti pour se représenter en 2014.

"Assez de tirs à balles réelles", a-t-il ajouté dans ce discours prononcé en tunisien dialectal dans une intention apparente de se faire comprendre par tous les Tunisiens.

"Je vous ai compris", a martelé le président à plusieurs reprises, avant de promettre la "liberté totale" de l’information et de l’accès à internet, sujets sur lesquels il était critiqué notamment par les Etats-Unis.

Dans un aveu d’un caractère exceptionnel, le président tunisien a également admis avoir été "trompé" sur l’analyse de la crise sociale qui agite la Tunisie depuis près d’un mois et affirmé que l’enquête qu’il a ordonnée serait indépendante et établirait les "responsabilités de chacun".

Ce discours est le troisième depuis le déclenchement des émeutes contre le chômage à la mi-décembre. Le mouvement a débuté à Sidi Bouzid (centre-ouest) avant de s’étendre à d’autres villes pour toucher la capitale et ses environs ces dernières 48 heures.

Dans un premier discours, le 28 décembre Ben Ali avait regretté les événements de Sidi Bouzid (centre-ouest) et dénoncé une "instrumentalisation politique de certaines parties".
Il avait souligné "l’impératif de respecter la liberté d’opinion et d’expression et le souci de les consacrer dans la législation et la pratique".

Dans un second discours aux Tunisiens, le président Ben Ali a promis le 10 janvier 300.000 emplois sur deux ans et dénoncé "des actes terroristes" orchestrés depuis l’étranger.

Il a limogé jeudi son ministre de l’Intérieur, décidé une commission d’enquête sur la corruption et les dépassements et fait instaurer un couvre-feu nocturne dans l’agglomérations de Tunis

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