Tunisie: échec des négociations salariales dans le privé, l’UGTT annonce une grève

L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a décidé, mardi, de mettre à exécution sa menace de grève dans le secteur privé, suite à l’échec des négociations salariales avec le patronat.

L’UGTT, qui a annoncé le boycott du nouveau round de négociations prévu pour mercredi, lancera son mouvement militant, le 19 novembre courant, par une grève régionale à Sfax, principale ville industrielle du pays.

"Nous ne voulons nous pas paraître comme rigides, mais nous sommes attachés à des hausses correctes en faveur des travailleurs, à la mesure du renchérissement du coût de la vie", a déclaré à la presse le secrétaire général adjoint de la puissante centrale, Belgacem El-Ayari.

Le leader syndical a fait part de la tenue d’une réunion élargie, mercredi, du bureau exécutif et du groupement du secteur privé de l’UGTT pour arrêter le calendrier des grèves qui doivent être observées aux plans local et régional.

Le durcissement de l’opposition de la centrale syndicale intervient au lendemain de propos jugés offensants à l’endroit des salariés tenus, la veille, sur un plateau de télévision par la présidente de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA, patronat), Wided Bouchamaoui.

A ce propos, l’UTICA a expliqué, dans un communiqué, que les déclarations de Mme Bouchamaoui traduisent la position des différentes structures de l’Union qui rejettent "le discours de chantage et de menace relative aux négociations sociales".

Le discours de la présidente "est et sera toujours responsable sans aucune arrogance à l’inverse de ce que certains s’efforcent de faire croire", a-t-on assuré de même source.

Le patronat réitère son refus de créer des crises afin de "légitimer certaines conditions à imposer lors du dialogue" car cela "ne fait qu’envenimer le climat social".

Fers de lance du quartet du dialogue national en Tunisie récompensé du Prix Nobel de la paix, la centrale syndicale et le patronat ont vu leurs rapports se détériorer ces derniers temps, sur fond de profondes divergences autour des salaires.

Selon certaines sources, la centrale réclame une majoration de 70 dinars tunisiens (32 euros environs), alors que l’UTICA propose une augmentation de 16 dinars seulement (7 euros).

En septembre dernier, le président tunisien Béji Caid Essebsi avait annoncé une hausse des salaires dans les secteurs public et privé, dans le souci de stimuler l’économie plongée dans la récession.

Selon la Banque centrale de Tunisie, le PIB a enregistré, au deuxième trimestre de l’année en cours, une baisse de 0,7 % par rapport au trimestre précédent après un repli de 0,2 % au premier trimestre, ce qui confirme l’entrée de l’économie nationale en récession technique.

La BCT avait, à deux reprises, revu à la baisse le taux de croissance dans le pays, qui ne devrait pas dépasser 1 % au lieu des 3 % annoncés initialement.

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