Tunisie : accord pour nommer Mehdi Jomaa Premier ministre

Les islamistes au pouvoir en Tunisie et l’opposition laïque se sont mis d’accord samedi pour nommer l’actuel ministre de l’Industrie, Mehdi Jomaa, au poste de Premier ministre d’un gouvernement intérimaire jusqu’aux élections prévues l’an prochain.

Le choix du successeur d’Ali Larayedh à la tête du gouvernement s’inscrit dans le cadre d’un accord plus large conclu jeudi, qui doit conduire le parti Ennahda, considéré comme une formation islamiste modérée, à rendre le pouvoir d’ici quelques semaines pour mettre fin à la crise politique qui fragilise le pays depuis des mois.

Les discussions entre Ennahda et l’opposition ont eu lieu ces dernières semaines sous l’égide de la puissante centrale syndicale UGTT. Cette dernière avait fixé à ce samedi la date limite pour parvenir à un accord sur le nom du Premier ministre appelé à prendre la tête d’un gouvernement apolitique, chargé d’expédier les affaires courantes jusqu’à des élections début 2014.

Mehdi Jomaâ, né en 1964, est originaire de Mahdia, ingénieur de formation (ENIT), il est également titulaire d’un DEA en mécanique, calcul et modélisation des structures; il a été désigné au poste de ministre de l’Industrie dans le gouvernement Ali Laarayedh.

Mehdi Jomaâ effectue toute sa carrière au sein d’Aerospace, une filiale du groupe français Total. En 2009, il devient directeur général de la division aéronautique et défense et membre du comité de direction, supervisant six filiales implantées en France, aux États-Unis, en Inde et en Tunisie.

Sa désignation intervient à l’issue de deux mois de négociations chaotiques pour aboutir à un consensus sur une personnalité indépendante à même de former un gouvernement apolitique et chargé d’expédier les affaires courantes jusqu’à des élections début 2014. Faute de compromis samedi, la question a été soumise à un vote des vingt-et-un partis représentés aux pourparlers, dont Mehdi Jomaa est sorti vainqueur. Une partie de l’opposition, en particulier le principal parti Nidaa Tounès, ont rejeté ce choix et boycotté le vote.

La Tunisie est plongée dans une profonde crise politique depuis l’assassinat en juillet d’un député de l’opposition, Mohamed Brahmi. Les islamistes ont accepté de quitter le pouvoir à condition qu’en parallèle soit adoptée la future Constitution, en cours d’élaboration depuis deux ans, et que le calendrier des futures élections soit fixé.

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