Tunisie : Paris soutient le processus politique en cours mais « sans ingérence »

La France a fait part mardi de son soutien au dialogue national en cours en Tunisie pour sortir de la crise, mais « sans ingérence » dans le processus. « Nous n’avons pas à nous ingérer dans ce débat mais nous le soutenons, parce que c’est un pays ami, c’est un peuple ami. Nous le soutenons dans ce moment crucial de son histoire, qui est celui de l’écriture et de la préparation de ses futures institutions, de sa Constitution », a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Romain Nadal.

Les islamistes d’Ennahda, au pouvoir, et l’opposition ont entamé vendredi un "dialogue national" censé permettre la formation d’un gouvernement provisoire apolitique et la tenue de nouvelles élections afin de sortir la Tunisie de plusieurs mois de crise politique. L’Assemblée nationale constituante tunisienne s’est réunie en plénière ce mardi pour la première fois depuis le lancement des négociations après trois mois de bras de fer et de multiples reports.

« Nous soutenons la transition qui doit répondre aux attentes et au respect des droits fondamentaux du peuple tunisien », a dit M. Nadal. « Il y a un processus politique en cours en Tunisie, et, sans ingérence, nous souhaitons que cette transition réussisse, et que les Tunisiens parviennent à se mettre d’accord sur des institutions, sur un modèle de vie démocratique, qui soit conforme à leurs attentes ».

Selon Paris, « Il n’y a pas de modèle uniforme pour l’ensemble de la planète. Chaque peuple doit s’approprier son propre destin démocratique ». « Les Tunisiens sont en train de préparer leurs futures institutions, de réfléchir à ce que doit être leur modèle de démocratie, leur vie en commun d’une certaine façon, et cela leur appartient », a souligné le porte-parole.

La formation de l’Instance électorale indépendante (Isie) reste un élément crucial des négociations de sortie de crise en cours. La mise en place de cet organisme doit intervenir avant samedi selon le calendrier de pourparlers accepté par les islamistes d’Ennahda et l’opposition.

Ce calendrier prévoit que le successeur du Premier ministre islamiste Ali Larayedh soit désigné samedi et forme en deux semaines un gouvernement apolitique. Cependant, M. Larayedh a prévenu que son départ était tributaire du respect du calendrier sur les autres sujets: la formation de la commission électorale, l’adoption d’une loi régissant les élections et le vote de la Constitution.

Par ailleurs, Mourad Amdouni (opposition de gauche) a été élu mardi pour siéger dans la commission de tri des candidats à l’Isie en remplacement du député Mohamed Brahmi, dont l’assassinat le 25 juillet a aggravé la crise politique.

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