Quelques heures plus tard, une nouvelle manifestation était organisée dans la capitale pour protester contre l’interdiction du niqab à l’université. Attaquées par plusieurs centaines d’islamistes armés de pierres, de couteaux et de bâtons, les forces de l’ordre ont dû envoyer du gaz lacrymogène pour disperser le cortège.
Ces évènements interviennent deux semaines avant l’élection de l’Assemblée Constituante, où le parti islamiste Ennahda est donné grand favori. Un mouvement interdit sous Ben Ali, qui se définit comme le représentant d’un islamisme modéré et condamne les violences perpétrées ces derniers jours par les groupuscules salafistes.
L’inquiétude grandit pourtant dans le camps des tunisiens laïques, qui estiment que les valeurs libérales et modernes de leur société sont menacées. Le directeur de la chaîne visée ce matin a condamné la violence qui accompagne désormais les revendications des islamistes : "Nous sommes habitués aux menaces mais ce qui est grave c’est que cette fois-ci ils sont passés aux actes. On n’a pas chassé une dictature pour revenir à une autre".